8 mai 1988 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Mitterrand, Président de la République et candidat à l'élection présidentielle de 1988, à l'annonce de sa réélection à la Présidence de la République, Château-Chinon, dimanche 8 mai 1988.

Mes chers compatriotes,
- Les résultats connus à l'heure où je m'exprime m'apprennent que vous avez choisi de m'accorder votre confiance. Je continuerai donc d'exercer la mission dont j'ai déjà pu éprouver pendant sept ans la grandeur et le poids, mais qui, renouvelée, m'oblige plus encore à faire ce que je dois pour rassembler tous les Français qui le voudront.
- J'agirai, c'est bien le moins, dans la fidélité aux principes de la République. La liberté, l'égalité et le respect des autres, refus des exclusions qu'on nomme aussi fraternité, n'ont pas fini d'entretenir l'espérance des hommes. Il y a trop d'angoisse, trop de difficultés, trop d'incertitudes, pour trop des nôtres dans notre société pour que nous oublions que le premier devoir est celui de la solidarité nationale. Chacun selon ses moyens doit concourir au bien de tous.
- Je vous ai dit, au long de cette campagne présidentielle, que c'est dans la cohésion sociale que réside la capacité de la France à faire rayonner à travers le monde et d'abord dans l'Europe à construire, son économie, ses technologies, sa culture, bref son génie. Mais tout commence par la jeunesse. Voilà notre ressource la plus sûre. Je veux consacrer le principal de notre effort à lui procurer l'égalité des chances, par l'école, par la formation et l'esprit et des mains aux métiers qui placeront enfin le plus grand nombre de nos entreprises dans la grande compétition moderne, avec les atouts pour gagner.
- Enfin, puisque la vie même de l'humanité en dépend, je servirai passionnément en votre nom le développement des pays pauvres, le désarmement et la paix. Et sans plus tarder, car l'urgence est là, j'entends que le gouvernement qui sera bientôt mis en place recherche, dès les prochains jours, en métropole et outre-mer, les apaisements et les dialogues nécessaires.
- Mes chers compatriotes, à chacune et chacun d'entre vous, quelles qu'aient été ses préférences, j'adresse un salut fraternel. Je remercie du fond du coeur celles et ceux qui m'ont apporté leurs suffrages, celles et ceux qui m'ont tant aidé. Je sais ce que représente pour eux et pour la France, notre patrie si chère, cette victoire qui est la leur. A l'approche d'un autre millénaire, étape ou symbole, s'ouvre une période nouvelle de notre histoire. Comment vous dire les sentiments qui sont les miens en cette heure grave et solennelle. Je le répète : aimons la France et servons-là.
- Vive la République !
- Vive la France !.\