4 octobre 1986 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'arrivée de Sa Sainteté le pape Jean-Paul II à Lyon Satolas, samedi 4 octobre 1986.

Très Saint-Père,
- Vous venez de nouveau à la rencontre de la France et, de nouveau, la France vous accueille avec joie et respect.
- Dans sa diversité de croyances et de convictions, notre peuple tout entier est fier de dérouler pour vous la part de son histoire contenue dans les simples noms de ses villes, de ses quartiers, de ses villages où se raconte son passé, où se vit sa continuité.
- Lyon, la Croix-Rousse, Gerland, Fourvière, le Prado, Taizé, Paray le Monial, Ars, Annecy, ces noms que je ne puis moi-même prononcer sans en ressentir la force et la beauté. Plus particulièrement les étapes de votre voyage marqueront pour des millions et des millions de mes concitoyens, les catholiques français, autant d'étapes spirituelles qu'ils accompliront avec vous dans l'union de leur foi.
- Soyez le bienvenu, Très Saint-Père. A l'heure où dans tant, trop d'endroits du monde déferle la violence, où trop d'êtres humains continuent d'être la proie des rigueurs de la nature, de l'injustice des privilèges, des folies de l'intolérance, où l'on fait bon marché des droits et de la dignité de la personne, à l'heure où le terrorisme - et la France n'est pas épargnée - frappe et tue, n'est-ce pas l'heure aussi d'affirmer, et plus hautement que jamais, notre résolution de servir les valeurs de civilisation qui donnent son sens à notre vie et de refuser sans partage la domination du crime et de la haine ?
- La paix, Très Saint-Père, est-il un autre objet à nos recherches, à nos travaux ? La paix des coeurs certes, la paix entre les peuples, la paix maîtrisée. Des hommes responsables de haute compétence, d'autorité, de bon vouloir, se rassemblent ou vont se réunir. D'eux dépend la paix du monde et votre voix, Saint-Père, pendant ces quelques jours en France, ailleurs aussi, portera loin pour que gagne enfin la cause des hommes. Merci.\