19 octobre 1985 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la visite de l'usine Sofasa-Renault, à Medellin en Colombie, samedi 19 octobre 1985.

Je me sens extrêmement honoré pour la France, d'être ce matin à vos côtés, pour la visite de cette usine, dans une région qui vous est chère. Je sais quel est votre attachement pour la réussite de votre pays, les efforts que vous lui consacrez et vous devez comme moi, j'imagine, éprouver un certain sentiment de satisfaction devant cette assemblée.
- Monsieur le président Turbay, votre présence aux côtés du président Betancur, marque que dans un domaine aussi essentiel que celui-ci, la continuité de l'effort d'un pays comme la Colombie s'affirme sur les -plans les plus modernes.
- Monsieur le président de SOFASA, je vous remercie de vos propos, ils étaient amicaux, ils étaient instructifs. Je vois que la Colombie dispose de cadres responsables dans la connaissance des mécanismes internationaux, puisque vous étiez vous-même représentant de votre pays auprès de la Communauté européenne. Cette génération est capable de se saisir de l'instrument industriel. Je me suis tout naturellement tourné, aussi, vers M. le Vice-Président exécutif qui représente les quelques Français responsables qui participent éminemment au développement des usines autour de Renault. Renault qui a connu un mariage important, la SOFASA, où nous nous trouvons aujourd'hui, et qui représente une réussite, je le crois, dans la collaboration de nos deux pays.
- Mesdames et messieurs, et particulièrement, vous qui travaillez à la SOFASA, qui produisez des automobiles, qui agencez, qui remettez à la disposition de tout un monde de sous-traitants, avec des liaisons internationales, un produit fini remarquable, je tiens à vous dire, en particulier à nos amis colombiens, aux travailleurs colombiens, aux employés colombiens, aux cadres colombiens, à quel point nous sommes impressionnés par la qualité de leur organisation et de leur travail.
- Il s'agit d'assemblages et de tous les travaux annexes, mais au travers de ces travaux que vous accomplissez, je le vois, avec tant d'ardeur et de réussite, c'est tout un programme qui s'esquisse en arrière-plan, autour des transferts de technologies et ceux qui le sont moins, avec l'entrée de plain-pied de l'industrie colombienne sur le marché international. Par ses industries textiles, ses industries graphiques, son industrie automobile et tout ce qui en découle, ses productions de pétrole, ses productions de charbon, la Colombie peut montrer l'exemple de l'efficacité, du sérieux. Et la liste n'est pas limitée. Je n'établis pas ici un tableau d'honneur de l'industrie colombienne, mais je parle de de que je connais, parce que depuis la France, nous savons bien que la Colombie se distingue sur ses marchés.\
Je veux saluer l'ensemble du personnel de la SOFASA qui nous ont accueilli tout à l'heure de grand coeur, lorsque nous avons parcouru les allées des usines, des ateliers, M. le président Betancur et moi-même et nous avons senti qu'il y avait là une volonté nationale en même temps qu'une conscience professionnelle avec lesquelles on fait les grandes choses. Je tenais à fêter avec vous, en ce jour, le 15ème anniversaire de SOFASA-Renault en Colombie. 15ème anniversaire avec d'autres installations dans d'autres villes et même dans cette ville. Nous, Français, en raison même de la réputation de Renault, de son prestige dans le monde, par le fait qu'il s'agit là d'une des entreprises les plus performantes de l'industrie française, nous sommes vraiment très fiers de voir ce personnel qualifié en mesure d'assurer le relais sans que nul n'y perde. La France tire grand avantage d'être chez vous par l'intermédiaire d'une de ses plus grandes marques et de ses meilleures techniques. Et j'espère que vous tirez avantage de cet emploi, de cette qualification, de cette compétence qui fait que, sur le -plan dont je parle, l'automobile, la Colombie est en mesure de marcher de son propre mouvement.
- La Colombie était déjà un pays de vieille et grande culture. C'est aujourd'hui un pays qui peut aspirer à tenir son rang dans le monde moderne. Et je tiens ici à dire à quel point j'admire cet effort et combien je félicite les responsables de ce passage d'un monde à l'autre, entrant dans ce monde moderne, sans oublier le monde dont il vient.
- Je souhaite bonne chance et grand avenir aux travailleurs de SOFASA. Je souhaite bonne chance et grand avenir à la Colombie. Elle s'en chargera bien toute seule, mais qu'elle sache au moins que la France, si cela est nécessaire, sera près d'elle.
- Merci, monsieur le président de la République de m'avoir fourni l'occasion de cette rencontre fort importante pour moi, merci à tous.\