15 octobre 1985 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion du déjeuner offert par le gouverneur de Brasilia et Mme José Aparecido de Oliveira, au Palais de Aguas Claras à Brasilia, mardi 15 octobre 1985.

Monsieur le Président,
- Madame,
- Je voudrais d'abord vous remercier pour cette réception charmante, agréable et qui m'a permis de jouir du voisinage de Mme Kubitchek et d'Oscar Niemeyer.
- Vous nous avez conviés en ce deuxième jour de notre présence à Brasilia et je savais, monsieur le gouverneur, le rôle que vous remplissiez dans cette ville. Une ville que vous aimez, c'est une ville que vous servez. Il est très difficile de préserver l'esprit qui a présidé à la construction d'une ville telle que celle-ci. Il y faut beaucoup de soins, de vigilance et d'affection. C'est ce que je crois avoir compris dans la façon dont vous gérez à la fois le gouvernement et cette ville.
- Que vous dirai-je que vous n'ayez déjà entendu. Mon témoignage s'ajoutera à beaucoup d'autres qui figurent déjà dans les livres de l'histoire de l'art. Je dirai simplement qu'il est difficile de ne pas être sensible à cette géométrie très pure, relevée par, à la fois, le génie brésilien, la poésie et la grâce traditionnelles de l'Amérique du Sud, avec l'emploi de matériaux admirablement adaptés à ce que l'on a voulu exprimer.
- Vous avez, naturellement, rappelé le nom du président Kubitchek. J'ai pu voir le mausolée élevé par Oscar Niemeyer en son souvenir et en son honneur. J'ai connu M. Kubitchek lorsqu'il est venu à Paris en exil, et j'ai bien compris qu'il s'agissait là d'une des personnalités les plus fortes, les plus heureuses de créer et de conquérir pour le bien de son pays. Je suis heureux de voir qu'aujourd'hui ce message est reconnu.
- Je vous remercie, monsieur le gouverneur, et des paroles de bienvenue que vous venez de prononcer et de cette décoration qui m'honore. Egalement les personnes qui ont répondu à votre invitation, j'en connaissais certaines, beaucoup d'autres je les rencontrais pour la première fois, mais je voudrais que chacun d'entre vous sache la joie que j'ai d'être parmi vous.
- Cette ville de Brasilia est une référence dans le monde entier pour l'art, bien entendu d'abord celui de l'urbanisme et de l'architecture. Mais aussi pour l'accord qu'elle exprime avec la volonté d'avenir du Brésil. Vous avez fait cette ville à partir de rien. Ou du moins, m'a-t-on raconté c'était un plateau sans arbre, qui semblait hostile à toute présence de l'homme. Voilà ce que vous en avez fait. Ne pourrait-on en conclure que le Brésil qui n'est pas un plateau inculte où le sol est riche et le sous-sol aussi, où la culture est ancienne et vivante, dispose de beaucoup plus d'atouts encore, pour conquérir à la fois son bien-être intérieur et la place qui lui revient dans le monde.
- Voilà, monsieur le gouverneur, madame, le sentiment que je voulais vous exprimer. Maintenant, chers amis, il me reste à dire : Vive Brasilia ! Vive le Brésil ! Vive la France /\