24 octobre 1984 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de son accueil par Dame Mary Donaldson, Lord Maire de Londres, Guildhall, mercredi 24 octobre 1984.

Madame,
- Mesdames et messieurs,
- Je suis très touché de me trouver ce soir devant cette brillante assemblée et dans ces lieux fameux. J'y retrouve la grandeur des heures que vous ou vos ancêtres ont vécues ici-même et qui se sont inscrites dans l'histoire de la ville mais aussi dans l'Histoire de ce pays.
- Je ne répondrai que par quelques mots. Ce document, la façon dont les choses sont faites, votre présence, tout cela me confirme dans la conviction, qui est la mienne depuis ma jeunesse, qu'il existe entre votre peuple et le mien contradiction, sans doute, de voisinage et d'ambition mais aussi, dépassant ces siècles qui nous ont formés une démarche, désormais commune, qui associe nos capacités, nos vertus, nos avenirs, pour une construction qui nous sera commune, où chacun d'entre nous y gagnera tandis qu'ensemble nous aurons une présence plus forte et plus grande sur la surface de la terre. Vous avez marqué votre Histoire, à la fois par l'originalité de vos institutions, leur permanence, leur éclat et vous avez fait de cette ville `Londres` l'une de celles et parfois celle qui signifiait le progrès de la population, maîtresse de son destin, des métiers, chacune, chacun, fier de son travail et de son oeuvre. Tout cela, dans mon esprit, représente l'une des étapes les plus sensibles de ce que l'on appelle "la civilisation". En tout cas c'est la nôtre, à vous, à nous, à votre façon, qui n'est pas la nôtre, mais qui mérite le respect ou l'admiration.
- Madame, vous avez bien voulu procéder à cette invitation, me réserver en ma qualité de Président de la République française, la plus belle façon, d'abord avec les fleurs, les lumières, l'espace et puis celles et ceux qui représentent tout ce que votre ville signifie. Et puis vous-même, madame, et ce n'est pas la moindre chose, à raison de ce que vous êtes et de ce que vous apportez désormais, mettant fin à une longue tradition, celle des hommes, mais perpétuant une grande tradition : celle de votre ville.
- Je vous remercie, mesdames et messieurs,
- Vive Londres !
- Vive l'Angleterre !
- Vive la Grande-Bretagne !
- Vive votre peuple !\