13 mars 1984 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de sa visite des chaines de montage des avions Airbus A 310 à l'Aérospatiale de Toulouse, mardi 13 mars 1984.

Il y a déjà deux ans et demi, je me trouvais à Londres, premier Sommet européen auquel je participais, et j'entretenais Mme Thatcher du sort futur de l'Airbus A 320. C'est vous dire combien j'ai été heureux le 1er mars d'apprendre que la Grande-Bretagne avait donné son accord pour se joindre à l'Allemagne, à l'Espagne, à la France et assurer à l'industrie aéronautique un nouvel avenir.
- Je considère comme très importante pour moi cette visite. Elle me permet de rencontrer ici, à Toulouse, capitale de l'aéronautique française, ceux qui font la profession, qui conçoivent, qui fabriquent et d'une certaine façon, qui exploitent. Il faut que notre pays prenne entièrement sa part dans la réussite d'Airbus Industrie qui, comme vous le savez, est de conception et d'initiative industrielles, mais pour laquelle l'appui actif des gouvernements est indispensable. En passant tout à l'heure, j'ai vu le hangar où l'on travaille sur l'ATR 42, c'est-à-dire l'avion régional - en-train avec l'Italie. J'ai ensuite visité les hangars où j'ai vu diverses sortes d'Airbus, les trois modèles ou plutôt les deux modèles - A 300 et A 310 - avec l'esquisse déjà de l'A 320.
- C'est dire que notre pays tient sa place, grâce à la qualité de précision, de sérieux, de haute technologie, de ceux qui y consacrent leur vie professionnelle. Une haute technologie, une forte organisation et un marché : voilà les trois conditions qu'il fallait remplir et dont on peut penser qu'elles sont aujourd'hui remplies. Non seulement la France remplit dans cette affaire un rôle initiateur, de pointe et de réalisation, mais aussi l'Europe ou quelques grands pays d'Europe font la démonstration que leur -entreprise est capable de supporter la compétition mondiale.
- Ce n'est pas moi qui vais ici dire ce qu'il faut dire de la capacité, de la réussite exceptionnelle, des progrès considérables accomplis en peu d'années, par tous ceux qui participent à la construction de notre aviation. Mais j'ai pu constater ici, sur place, entouré par quelques-uns de nos meilleurs spécialistes, j'ai pu moi-même constater ce qu'il en était. Et j'ai voulu que le Président de la République française, associé aux démarches initiales, le soit encore alors que, forts de nos espérances et de nos réalisations, nous avons pris un nouveau départ.\