29 février 1984 - Seul le prononcé fait foi

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Rencontre de M. François Mitterrand, Président de la République, avec la presse, lors de l'inauguration de l'exposition "Banlieues 89" au ministère de l'urbanisme et du logement, Paris, mercredi 29 février 1984.

Mesdames et messieurs,
- Je n'ai pas de déclaration particulière à faire. Vous êtes ici quelques journalistes à avoir suivi cette visite, sans doute à l'avoir effectuée vous-même auparavant, de telle sorte que vous pouvez vous faire une idée comme moi de l'ensemble des projets, de l'imagination mise en oeuvre, de l'application de dévouement de beaucoup d'administrateurs des collectivités locales, de la compétence de très nombreux architectes et, je crois aussi, de l'intérêt que porte le ministre de l'urbanisme et du logement `Paul Quilès` à ce qui est plus qu'une expérience une entrée déjà dans la réalité. Tout cela animé par une équipe qui a conçu le projet mais qui n'y pourrait rien - personne n'y pourrait rien - si les maires et les conseils municipaux n'étaient des vrais initiateurs, organisateurs et réalisateurs de l'-entreprise.
- Sans doute, au travers de tant de projets, on peut constater une diversité. C'est bien normal, d'ailleurs, les objectifs sont divers. Il s'agit d'animer, de créer la vie là où il n'y en avait pas du tout, là d'où elle s'était retirée. Il s'agit de rénover ou au contraire tout simplement de préparer l'avenir, de relier les villes ou les quartiers, d'ouvrir des brèches nécessaires dans des ensembles souvent inhumains, d'organiser les berges d'un canal ou les rives d'un fleuve. On peut à travers ces projets voir exactement ce que peut être le siècle prochain, si pendant les quinze années qui nous en séparent, ceux qui se sont appliqués à cette tâche peuvent la mener à bien, et je tiens à les en remercier.
- Grâce à tous ces maires qui se sont déplacés pour cette exposition, tous ces architectes, ces maîtres d'oeuvre, en même temps je crois que les animateurs qui, au centre de tout, suscitent, donnent envie, et en même temps grâce à leur compétence, contribuent, conseillent, "mettent la main à la pâte", nous avons là, dans ce grand projet, des banlieues restituées à ceux qui les habitent ou les habiteront, pour qu'ils y vivent, pour qu'ils aiment y vivre.\
Déjà, voyez cet attachement pour des quartiers qui paraissent détestables ! Alors, que sera-ce lorsque, grâce aux administrateurs locaux surtout, grâce aussi aux -concours qu'ils rencontrent, l'on aura réussi à moderniser, éclairer, embellir, bref à utiliser tous les moyens dont on dispose, y compris ceux de la géographie, du relief, de la nature elle-même, pour que ce soit un plaisir de vivre ?
- On mesure l'immensité de la tâche, la rudesse du chemin à parcourir quand on voit ce que sont les banlieues d'aujourd'hui. Parce que c'est difficile, c'est très intéressant. Et j'ai le sentiment que c'est un peu cette ambition de pionnier qui habite tous ceux que j'ai pu saluer devant les divers panneaux ou projets représentant les intentions des maires de ces communes.
- Je n'ai rien d'autre à ajouter. Si vous avez des questions à me poser, posez-les moi, bien qu'après tout ceux qui peuvent y répondre comme il convient, ce sont les initiateurs, ce sont les architectes et puis il reste encore quelques maires parmi nous .. Moi, après tout, je ne suis qu'un témoin. A cela près que, non seulement j'ai approuvé l'idée initiale, mais je compte bien en suivre de près la réalisation, la mise en oeuvre. Passer du projet à la réalité. Tout cela dans une conception du rôle de l'Etat, du gouvernement et spécialement du ministre de l'urbanisme et du logement `Paul Quilès` qui va, comme on le disait tout à l'heure, du conseil, aux moyens mis à disposition, au -concours, qui, quelquefois qui suffit à cristalliser les énergies. La possibilité de disposer d'un certain nombre de fonds viendra de la création d'un fonds spécial qui pourra non pas se substituer à l'effort des autres - ce serait trop commode et d'ailleurs cela ne lui est pas demandé - mais y contribuer chaque fois que cela sera nécessaire selon les dispositions prises.
- Mesdames et messieurs, je n'ai rien à ajouter pour l'instant, si ce n'est pour féliciter ceux qui ont créé cette exposition et qui nous permettent de voir la réalisation d'un beau rassemblement de talents et d'énergies.\