7 juin 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la réception donnée en l'honneur du 20 millionnième abonné au téléphone, Paris, Palais de l'Élysée, mardi 7 juin 1983.

Mesdames et messieurs,
- Voici une cérémonie sympathique, symbolique et que je crois utile pour que les Français voient, constatent, qu'il est bien des domaines où leur pays marche bien.
- Avec des travailleurs, des cadres, des responsables qui se consacrent entièrement à leur tâche et qui y réussissent, le 20 millionnième abonné au téléphone souligne d'abord la continuité de l'effort national.
- Le mérite est très largement réparti et c'est une bonne chose. Nul ne cherche à s'approprier les réussites de la France, mais nous n'en sommes pas moins heureux d'observer, dans un moment où l'on doute à l'excès, que cette continuité a pu se marquer au-cours des deux dernières années, au-point que sur-le-plan intérieur et sur-le-plan extérieur, nos PTT, nos télécommunications, marquent chaque jour leur avancée.
- Je suis heureux d'accueillir ici ce couple de jeunes Français £ ils sont bretons, je crois, si j'en juge à la fois par la représentation des élus de cette région et de cette ville qui sont venus me voir ce matin, mais aussi par ce qui vient de m'être confié par ces deux jeunes gens. Le sort a été heureux pour eux puisqu'on les célèbre en ce jour. Naturellement, les 20 millionnièmes ne nous feront pas oublier les 19 millions d'avant. Les premiers ne seront pas non plus les derniers et ce n'est pas seulement pour le 20 millionnième que nous nous réjouirons du travail accompli.
- L'ensemble des Français se trouve aujourd'hui doté d'un système qui leur permet de communiquer, dans de bonnes conditions je crois, d'une façon générale, et notre présence ici marque bien que, dans beaucoup de pays du monde, on sait aujourd'hui que la France est au premier rang.
- Ici même, dans notre pays, on constatera au-cours des mois et des années prochaines que les progrès technologiques sont si rapides que l'on en sera stupéfaits. Il faut déjà que les pouvoirs publics s'adaptent à ces nouvelles fonctions, comme il faudra que le public lui-même perçoive à quel -point tout cela va vite.
- Il est très important que le gouvernement, en la présence du ministre, M. Mexandeau, que la haute administration responsable ici représentée, l'ensemble des personnels, soient en mesure d'agir vite, de réaliser bien et de proposer, chez nous et ailleurs, de nouvelles techniques de communication qui bouleverseront les données actuelles.
- C'est donc à la fois, je m'adresse ici à M. et Mme Blaise, un point d'arrivée - le 20 millionnième - et un point de départ, puisque les abonnés du téléphone se verront proposer des technologies hardies et "au point" c'est-à-dire capables de répondre aux besoins.\
Sur-le-plan extérieur, c'est pour moi une satisfaction lorsque je vais représenter la France qu'elle puisse montrer, dire aux autres, qu'elle est bien placée dans la course, dans la compétition internationale, dans beaucoup de domaines et particulièrement dans celui-ci `télécommunications`. C'est pour moi une très grande satisfaction que de constater l'intérêt que cela suscite et finalement les commandes qui s'ensuivent. Certes, le travail a été préparé par d'autres que par moi, mais je me flatte d'être parmi les Français, l'un de ceux qui participe à son rayonnement. En tout cas, j'y travaille de mon mieux. Et au-cours de ces deux dernières années, j'ai pu observer à quel -point nos techniques, nos relations générales avec les autres pays permettaient d'affirmer, sans risque de se tromper, qu'aujourd'hui, nous nous situons - comme je vous le disais tout à l'heure - non parmi les premiers mais sans doute les premiers. Non pas en tous domaines, mais pour tout ce qui signifie aujourd'hui le passage des technologies largement présentes sur le marché et des technologies du futur, lequel futur commence demain matin.
- Voilà une occasion de célébrer un effort collectif : l'alliance de l'intelligence et du travail, bref, l'effort de femmes et d'hommes qui croient en ce qu'ils font, qui s'y donnent, en considérant que leur vie est d'autant mieux justifiée qu'ils servent leur pays et qu'ils travaillent utilement.
- Je souhaite que les élus de Bretagne qui se trouvent ici rapportent de leur voyage à Paris et de leur présence à l'Elysée, le souvenir d'une cérémonie agréable, flatteuse pour leur région, et surtout prometteuse, car je n'ignore rien de leurs soucis, de l'inquiétude qui est la leur dès lors qu'ils observent à quel -point, dans la bourrasque de la crise internationale, la France doit mettre tous les atouts de son côté. Et je sais que ces élus - ils ne sont pas les seuls - se sont engagés pour que la France gagne cette guerre économique. Je les charge de transmettre aux populations qu'ils représentent ma pensée, mon soutien et l'expression de ma volonté.
- Voilà, cette petite cérémonie est presque terminée. Je crois que l'administration des PTT, donc le gouvernement, tient à marquer, d'une certaine façon, au couple titulaire de ce -titre nouveau, le "20 millionnième abonné" au téléphone en France, d'une façon amicale, le souvenir de cette belle journée.\