3 février 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la présentation des Lettres de créance de M. Ghaleb Ali Jamil, ambassadeur de la République arabe du Yémen, Paris, Palais de l'Élysée, jeudi 3 février 1983.

Monsieur l'ambassadeur,
- Je suis particulièrement heureux de recevoir les Lettres de créance par lesquelles le président Ali Abdallah Saleh vous accrédite en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République arabe du Yémen.
- En vous choisissant pour représenter votre pays en France, le président de la République arabe du Yémen a distingué une personnalité de premier -plan, particulièrement apte à exercer cette haute charge, et marqué ainsi l'importance qu'il accorde aux relations franco - yéménites. Nos deux pays, chacun avec sa personnalité propre, ont beaucoup de richesses à échanger, pour le profit de l'un et de l'autre. Les contacts entre nos ministres des relations extérieures en ont fourni une preuve récente.
- La République arabe du Yémen vient de connaître un récent et cruel cataclysme. Vous savez, monsieur l'ambassadeur, que le peuple et le gouvernement français ont tenu à apporter leur aide aux populations sinistrées et leur -concours aux efforts engagés par votre gouvernement pour faire face à cette catastrophe. Cette manifestation s'inscrit, au demeurant, dans-le-cadre de l'action que la France mène avec détermination pour promouvoir une véritable solidarité entre les pays du Nord et ceux du Sud. Une telle coopération, si elle répond d'abord à une certaine conception des -rapports entre les pays et entre les hommes, apparaît également indispensable pour assurer la croissance économique des uns et des autres.\
Les stratégies de développement ne peuvent être isolées du climat des relations internationales. Il est donc important que nos deux pays se retrouvent dans le même attachement aux principes d'indépendance, de souveraineté nationale, et aussi de coopération dans la -recherche de la paix, de la sécurité et de la prospérité pour tous.
- Votre pays, monsieur l'ambassadeur, est au-coeur d'une partie du monde qui est trop souvent l'enjeu de rivalités entre les superpuissances qui pèsent sur le développement des pays de la région. C'est à ceux-ci, à l'exclusion de tous autres, qu'il appartient de trouver des solutions aux problèmes qui se posent à eux. La France, qui n'est pas un pays de la région bien qu'elle y soit présente, est disposée, pour sa part, à soutenir ces efforts et à contribuer à la -recherche de solutions qui ne soient pas imposées par des puissances extérieures. Ceci est vrai dans le conflit du Proche-Orient, comme dans la région de la Mer rouge et de l'Océan indien. Le dialogue auquel nous appelons doit servir la cause de la paix et favoriser l'instauration d'un nouvel ordre économique mondial, expression de la solidarité nécessaire entre le Nord et le Sud. C'est là l'un des objectifs essentiels de la politique française.
- Soyez assuré, monsieur l'ambassadeur, que vous trouverez toujours auprès de moi et de mon gouvernement le meilleur accueil et la meilleure compréhension dans l'accomplissement de votre mission.
- Je vous prie de transmettre à Son Excellence le président Ali Abdallah Saleh, que je serai heureux de recevoir dès que cela sera possible, l'assurance de ma très haute considération et de mes sentiments les plus cordiaux, auxquels je joins mes voeux très chaleureux pour le bonheur et la prospérité du peuple yéménite.\