15 janvier 1983 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, devant la communauté française à la Résidence de France de Cotonou (Bénin), dimanche 16 janvier 1983.

Mesdames et messieurs,
- mes chers compatriotes,
- Je suis heureux de pouvoir vous saluer aujourd'hui à Cotonou au-cours de ce voyage de six jours que j'effectue en Afrique. Voyage qui m'a conduit d'abord au Togo, deuxième halte, ici, au Bénin et qui me conduira demain au Gabon.
- Je suis particulièrement heureux de me trouver dans ce pays parce que je le connaissais, j'y avais gardé des attaches amicales et je pense qu'il n'est rien de plus important que de revivifier les relations franco - béninoises, de leur donner un nouvel élan après une période un peu plus difficile. Les Béninoises et les Béninois sont hospitaliers. Ils sont les héritiers d'une culture artistique, artisanale. Ils ont de très grandes qualités et je suis sûr que les Françaises et les Français qui se trouvent ici, les uns sans doute depuis très longtemps, d'autres par des contrats plus récents dans-le-cadre de la coopération, de sociétés privées, je suis sûr qu'ils éprouvent de l'attachement pour ce pays.\
Les problèmes propres aux Français dits "de l'étranger", ce qui est le cas, fusse dans un pays ami, je crois à peu près les connaître : on les retrouve d'un pays à l'autre. Ils sont généralement tournés vers les problèmes scolaires pour les enfants, les problèmes de santé quand manque l'équipement nécessaire pour cela, ou bien des assurances de carrière pour un certain nombre de jeunes gens qui ne savent pas, lorsqu'ils rentreront en France, dans quelle situation ils seront exactement. Je crois savoir qu'ici même, ce problème scolaire a une acuité particulière qui pourrait se trouver résolue par l'accélération de l'étude à l'heure actuelle en-cours sur le développement de l'école - je ne sais pas comment l'appeler autrement - l'Institution Montaigne. On m'en a parlé du côté du ministère de la coopération et du développement, du côté du ministère de l'éducation et je pense que nous pourrons réaliser quelques progrès dans ce sens.\
Mais indépendamment de cela, je vais profiter des quelques quarts d'heures que j'ai devant moi pour vous rencontrer davantage, c'est-à-dire pour circuler parmi vous. J'entendrais de votre bouche bien entendu, un écho plus authentique de ce qu'est votre vie, de ce que sont vos préoccupations. Si vous êtes là, loin de la France, c'est sans doute parce que vous exercez une profession, parce que vous y avez des attachements. C'est sans doute aussi parce que cela vous intéresse. Cette expérience-là c'est vous qui l'avez, qui la possédez, c'est à vous de nous la communiquer.
- Ma femme `Danielle Mitterrand` se joint à moi pour vous saluer en cette matinée dans cette résidence de France où nous remercions monsieur l'ambassadeur `Hugues Homo` et son épouse d'avoir organisé cette réception.
- Je suis accompagné de deux membres du gouvernement : M. Claude Cheysson, ministre des relations extérieures, M. Christian Nucci, ministre de la coopération et du développement et d'autres collaborateurs, en-particulier le secrétaire général de la Présidence de la République `Jean-Louis Bianco`. Ils vont faire comme moi, comme nous, c'est-à-dire vous parler autant qu'il sera possible, bien entendu sans ignorer l'aspect superficiel de rencontres aussi rapides. Mais la perception que je puis avoir par le simple contact et par l'échange du regard, par tout ce que je peux apercevoir étant parmi vous, me sera déjà fort utile pour une meilleure compréhension de vos besoins et de votre réalité.
- Mesdames et messieurs, mes chers compatriotes, je suis venu ici en ma qualité de Président de la République française, vous êtes tous également chers et utiles à la France que je salue en vous. Et je vous dis très simplement : Vive la République et Vive la France !\