15 juillet 1982 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la remise de décorations aux astronautes français, Paris, Palais de l'Élysée, jeudi 15 juillet 1982.

Mesdames et messieurs,
- Vous savez que l'objet de notre rencontre de ce soir est la remise des distinctions dans l'Ordre de la Légion d'Honneur à deux hommes, deux Français, qui viennent non seulement de se distinguer mais surtout de distinguer leur pays par une action d'envergure qui a exigé de leur part des sacrifices, un travail préparatoire fatiguant, souvent ingrat, exigeant beaucoup de qualités morales et physiques et qui, en l'espace de quelques heures, puis de quelques jours, s'est transformé en réussite nationale.
- Il était normal de célébrer cette action qui fait honneur à notre pays et en même temps aux deux récipiendaires, bien entendu, d'autant plus que cette action se situe dans un contexte international dû à la bonne entente d'hommes qui se consacrent au service de leur patrie, en Union soviétique et en France, où se trouvent associés des scientifiques, des techniciens, des ingénieurs, des ouvriers, des pilotes, des aviateurs, tout un monde, presque un petit monde, mais un petit monde qui va dans le plus grand, celui de l'espace, où l'on aime passionnément ce que l'on fait. Et je crois savoir que telle est votre inspiration principale.
- J'ai, bien entendu, pris connaissance de la carrière de ces deux officiers qui, non seulement, ont été choisis parmi d'autres, mais qui surtout étaient volontaires, pour cette première distinction qui était l'action même, le reste n'étant pas négligeable mais venant seulement par surcroît.
- Il avait été décidé de mener en-commun avec l'Union soviétique cette action rendue possible par l'avance de ce pays dans ses connaissances scientifiques et les moyens mis à la disposition de la conquête de l'espace. Cet engagement de la France a été, comme il se devait, tenu - la question n'a même pas été posée dans mon esprit - il fallait poursuivre la mission, la mener à bien, non seulement témoigner pour la France, mais témoigner aussi pour l'entente internationale avec ce grand pays voisin qui nous a touché par le meilleur de nous-mêmes, c'est-à-dire par l'appel aux meilleures qualités de l'homme en même temps qu'aux plus riches ressources de la technique. La proclamation de l'intelligence créatrice de l'homme et le simple courage de ceux qui se font porteurs de ce message qui comptera dans l'histoire du siècle, cela suffit à décrire l'importance de l'événement que nous célèbrons ensemble, ce soir.
- Je vais donc, maintenant, procéder à la remise des distinctions qui nous rassemble.\