23 octobre 1981 - Seul le prononcé fait foi

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Message de M. François Mitterrand, Président de laRépublique, au congrès du Parti socialiste à Valence, vendredi 23 octobre 1981

Chers camarades,
- Au moment où ce message vous sera lu, je serai à Cancun au Mexique dans une conférence consacrée aux relations Nord-Sud, pour faire entendre la voix de la France.
- Je serai loin, et pourtant je voudrais vous dire combien je me sens proche de vous, réunis à Valence, qui avez été les premiers artisans de notre victoire et qui restez mes camarades du combat politique.
- Bien entendu, le Président de la République, président de tous les Français, ne saurait être l'homme d'un parti. Mais dois-je, pour autant, taire mon émotion d'être absent d'un congrès du Parti socialiste pour la première fois depuis sa renaissance en 1971 ? Je reste un des vôtres : candidat socialiste à l'élection présidentielle, je reste socialiste à la Présidence de la République. Si je ne suis plus parmi vous, dans le Parti, je reste avec vous, avec nos idées et nos espoirs.
- Je comprends vos impatiences devant certaines lenteurs ou certaines résidences.
- Tout ne peut pas se faire en quelques semaines ni même en quelques mois. Puisque nous avons la durée, il nous faut savoir la gérer et nous assurer que les pas en avant accomplis sont solides, avant que d'avancer encore. Le Parti socialiste, pour cela, a un grand rôle à jouer. Principale force du changement il doit être capable d'expliquer, d'éclairer les choix du gouvernement et de convaincre.
- Mais il lui faut aussi transmettre au gouvernement le message qu'il reçoit des couches sociales où il a su plonger ses racines, dire leurs revendications, leurs craintes, leurs espoirs.
- Il doit enfin mobiliser les masses populaires pour qu'elles prennent toute leur place dans l'action et ne laissent pas le changement aux seules mains d'une nouvelle classe dirigeante.
- Avec à sa tête Lionel JOSPIN, dont les qualités et le travail forcent le respect de tous, le Parti socialiste saura, j'en suis sûr, relever le défi que lui lance l'exercice du pouvoir. C'est en tout cas une des conditions essentielles de notre succès commun.\