18 octobre 1981 - Seul le prononcé fait foi

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Réponse de M. François Mitterrand, Président de la République, aux gouverneurs, lors de leur réception collective à Williamsburg en Virginie, dimanche 18 octobre 1981

Messieurs les gouverneurs,
- chers amis,
- La chaleur et la courtoisie de votre accueil nous vont droit au coeur.
- Ma femme et moi-même vous en remercions avec la simplicité qu'on met entre vieux amis pour échanger des compliments sincères à la fin d'une bonne et belle journée.
- Pour employer une expression populaire de la France, j'oserai dire que nous nous sentons "comme chez nous" ici, dans cette Virginie où nous retrouvons le meilleur de l'Amérique, celle qui tant fait réver notre enfance et peuple encore notre imagination de tant d'images colorées.
- Vous n'avez pas eu le temps de vieillir. Nous, nous étions déjà un vieux peuple en 1781, quand LAFAYETTE et ROCHAMBEAU venaient à la rescousse pour la première guerre de libération des temps modernes. Mais, pour reprendre une expression encore inédite du Général de GAULLE à propos du temps de la Révolution française, dont le flambeau allait s'allumer au vôtre, "c'était un temps où la France était encore jeune quoiqu'elle eût beaucoup vécu".
- Retrouvons aujourd'hui cette jeunesse mutuelle qui a fait vaincre ici, bras dessus bras dessous, comme nous la plus jeune République et la plus ancienne monarchie du monde.
- Il y a tant et tant de malheurs, de souffrances, d'inquiétude et de violence sur notre pauvre planète qu'il nous faut retrouver cet esprit de jeunesse, j'oserai dire de naiveté, de courage, de générosité qui ont inspiré ici et tout près d'ici quelques-uns des plus nobles accents de la conscience humaine.
- Je suis venu vous demander les secrets du coeur de Patrick HENRY et de JEFFERSON. Vous n'en fûtes jamais avare. Ils m'aideront à trouver les mots et à mener l'action qu'il faut pour répondre à la nouvelle volonté d'une France en mouvement.
- Vive l'alliance franco - américaine for ever !
- Vivent Williamsburg et la Virginie !\