12 octobre 1981 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de son voyage en Lorraine, à l'université de Nancy-Brabois, lundi 12 octobre 1981

Laissez-moi vous dire, mesdames et messieurs, ma fierté d'être parmi vous. Je suis Président de la République, je viens vous visiter, il est parfaitement normal, juste et utile que l'on se rassemble, que l'on m'informe, que l'on discute et que tout ce qui appartient au cérémonial, ce genre de tradition soit respecté.
- Mais je suis venu surtout chercher une occasion nouvelle de débattre directement, en commençant par vous entendre. Au-cours de ma journée de demain, devant le conseil régional et en d'autres circonstances, je m'exprimerai. Et puis quand je serai rentré à Paris avec les ministres qui m'accompagnent nous tirerons des conclusions de ces divers entretiens, de ces rencontres, dont celle-ci n'est pas la moindre.
- D'où vient cette présentation d'une Lorraine qui serait en déclin, je connais les statistiques, je sais bien ce qui se passe et de quelle façon les principales industries ont été frappées, non pas à mort, mais gravement. Mais vous m'apportez ici, le témoignage que, s'il en était besoin, ceux qui croient qu'il est possible de trouver assez d'énergie, de volonté, d'intelligence, sur place, les Lorrains parmi les Lorrains et même ceux qui sont venus chez eux, qui s'y sont joints, qui participent de la vie de la Lorraine, détiennent, vous venez de le démontrez dans les exposés qui ont précédé le mien, détiennent le moyen d'agir, de concevoir d'abord, d'agir, d'exécuter.\
Bien entendu, l'Etat ne doit pas rester, et ne peut pas rester indifférent à ce type d'éffort, mais le seul fait, comme on dit de décentraliser, le mot est lourd, le seul fait de restituer le sens et la capacité aux responsables sur place, d'édifier eux-memes la cité de demain, la société qu'il faut construire avec tous les atouts et tous les moyens de la recherche et de la science, c'est cela qu'il faut faire, c'est cela que, si bien compris, vous avez commencé depuis plusieurs années d'entrerendre, c'est ce dont vous allez nous parler encore en nous présentant diverses unités de recherche.
- Je n'ai pas d'autres choses à vous dire, sinon que je suis plein de gratitude, pour ceux qui font souvent un travail obscur, qui a rarement l'occasion d'être magnifié, qui d'ailleurs s'en moquent le plus souvent, ça n'a pas d'importance, l'essentiel c'est d'avancer et j'ai le sentiment que sur ce plateau de Nancy-Brabois, on avance, on travaille, bientôt on produira, on -recherche toutes les avenues de l'esprit humain et au bout du compte c'est le pays tout entier qui saura ce que la Lorraine peut et doit apporter.\