2 janvier 2017 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur la lutte contre le groupe terroriste Daech en Irak, à Erbil le 2 janvier 2017.


Monsieur le Ministre, cher Jean-Yves LE DRIAN,
Mon Général, Général TOWNSEND, merci d'être ici ce soir, mon Général,
Messieurs les Officiers, chefs de détachement,
Messieurs et Mesdames les Soldats ici présents,
Je suis venu le 2 janvier, d'abord pour vous adresser tous mes vux mais aussi pour vous féliciter pour l'action que vous menez ici, conformément à la mission que je vous ai confiée.
C'est la deuxième fois en moins de deux ans que je suis ici en Irak. J'étais ce matin à Bagdad, j'ai rencontré un certain nombre des éléments de nos forces qui accompagnent, appuient, conseillent les forces irakiennes et au moment même où j'étais à Bagdad, il y avait un attentat. C'est dire si la lutte contre le terrorisme est une priorité majeure pour les Irakiens, pour nous Français qui avons été frappés sur notre propre sol, pour les Européens, nos amis Allemands qui ont également été saisis d'effroi à Berlin par un attentat terroriste.
Je suis arrivé cet après-midi ici, au Kurdistan irakien. Je me suis rendu sur la ligne de front avec le Président BARZANI £ j'ai pu constater ce qu'avaient été le courage, l'abnégation, le sens du sacrifice des Peshmergas qui ont reconquis une part des territoires qui avaient été un moment pris par Daech. Lorsqu'ils nous ont appelés à l'aide, durant l'été 2014, nous avons répondu et cela a été le sens de ce que je vous ai demandé de faire à partir du mois de septembre 2014. Mais c'est eux qui ont mené le combat. Nous, nous les avons appuyés, accompagnés, formés. Ce sont eux qui ont pu reconquérir ces territoires et lorsque nous nous sommes postés là où ils observent la ligne de front, on devinait Mossoul au loin, dans une brume dont on nous a dit que c'était la poussière des combats. Mais c'était aussi pour nous l'objectif qui se dessinait, qui se dévoilait : Mossoul. Faire en sorte que les forces irakiennes et les Peshmergas, puissent, appuyés par nous, par la coalition que je salue, libérer cette ville, la deuxième d'Irak, Mossoul la capitale du califat ici en Irak, sans que la population civile ait à en souffrir exagérément, même si pour beaucoup de ceux qui habitent Mossoul, la seule issue est la fuite.
Alors je voulais ici bien préciser la mission qui est celle de nos armées. Il y a en fait une double dimension : la première est d'appuyer, de conseiller, de former et c'est ce que vous faites ici à Erbil, ce que vous faites au Kurdistan irakien, ce que vos camarades font à Bagdad. Mais ce que nous pouvons faire ailleurs aussi : former, accompagner, conseiller.
Puis il y a une deuxième dimension qui est celle de participer au combat à notre manière, c'est-à-dire par nos pilotes, donc nos avions. J'étais il y a encore quelques jours sur le porte-avions dans le cadre du groupe aéronaval et nos avions décollaient pour frapper ici en Irak, pour frapper en Syrie. J'ai ajouté avec le ministre de la Défense une deuxième force, Wagram, qui est celle qui doit permettre grâce à la précision de nos canons - et je veux en féliciter tous ceux qui les servent - d'apporter un appui d'artillerie pour que les forces irakiennes puissent aller aussi loin qu'il est possible dans la lutte contre le terrorisme, pour éradiquer Daech.
Voilà ce que vous faites, voilà ce que vous faites au nom de la France, voilà ce que vous faites dans le cadre de la coalition internationale, voilà ce que vous faites pour les populations locales, voilà ce que vous faites également pour permettre à la France d'être en sécurité. Parce que la lutte contre le terrorisme, je ne la sépare pas : il y a ce que vous faites ici et il y a ce que nous devons faire pour protéger notre territoire dans le cadre notamment de l'opération Sentinelle.
Je voulais donc vous féliciter pour l'action que vous avez menée, que vous poursuivez parce que nous n'en avons pas fini. Il y a Mossoul : il nous a été confirmé que nous pouvions atteindre cet objectif autant qu'il sera possible au printemps, en tout cas avant l'été mais généralement, le général TOWNSEND l'a dit, le printemps c'est avant l'été. Après, il faudra regarder plus loin que Mossoul - et c'est tout ce que nous pouvons engager pour éradiquer Daech de Raqqa en Syrie. Ce sera long mais ce sera victorieux.
Je pense aussi à vos familles qui sont loin de vous -ou vous qui êtes loin d'elles- et qui partagent la fierté qui est la nôtre. Donc je voulais ici m'adresser à vous comme Président de la République avec le ministre de la Défense, pour vous exprimer ma gratitude, mon admiration et ma fierté pour l'action qui a été engagée. La victoire contre Daech est aujourd'hui possible, elle sera la vôtre.
Vive la République et vive la France.