4 septembre 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les priorités du Sommet du G20, à Hangzhou le 4 septembre 2016.


Je viens ici, au G20, avec trois objectifs au nom de la France. Le premier, c'est de faire ratifier le plus vite possible l'accord de Paris, celui que nous avons conclu en décembre dernier, pour que le climat puisse être la grande affaire de ces prochaines années.
Nous avons déjà remporté si je puis dire un premier succès, puisqu'avant même que le G20 n'ait commencé, la Chine, les Etats-Unis qui sont les plus gros émetteurs ont annoncé leur ratification.
Donc ce que je vais dire à mes collègues chefs d'Etat et de gouvernement, c'est qu'à la fin de l'année la plupart des pays, des grands pays - puisque les pays les plus concernés, les plus vulnérables ont déjà ratifié - doivent ratifier l'accord de Paris pour que l'on mette en uvre nos engagements.
Je vais montrer l'exemple, puisque la France va lancer une obligation verte. C'est la première fois au monde qu'un Etat va lancer ce type d'emprunt pour financer des investissements qui visent justement à lutter contre le réchauffement climatique.
Je rappelle que depuis l'accord de Paris, 100 milliards d'euros devraient être mobilisés chaque année à partir de 2020-2022 pour lutter contre le réchauffement climatique. Première priorité, lutter contre ce qui, ici en Chine, est ressenti particulièrement, c'est-à-dire les risques pour la planète.
Deuxième priorité, c'est de faire en sorte que dans la lutte contre le terrorisme nous puissions éviter que les trous dans le système financier puissent offrir des occasions à ceux qui alimentent le terrorisme par toutes sortes de trafic, et puissent justement leur permettre de faire leurs basses uvres, c'est-à-dire organiser à l'échelle du monde des actions terroristes.
La troisième priorité, c'est la lutte contre les paradis fiscaux, l'optimisation fiscale. Là encore, des progrès considérables depuis 2012 ont été faits et acquis grâce à la France. Je veux que l'on puisse franchir une nouvelle étape pour que la liste des paradis fiscaux, ou la liste des pays qui ne respectent pas leurs engagements, puisse être établie et qu'ensuite, des décisions soient prises par la communauté internationale.
Enfin je veux terminer £ l'enjeu du G20 c'est l'enjeu pour la planète de savoir quelle croissance elle veut pour quel partage des richesses et pour quelle conception du développement. La France est pour la croissance, pour qu'on stimule la croissance. Il y a des risques - on les connaît ici en Chine d'un certain ralentissement. Les pays émergents, c'est-à-dire ceux qui produisent du pétrole, sont affectés par la baisse des prix des matières premières £ et il y a aussi le Brexit. Donc nous devons concentrer nos efforts pour la croissance.
Pour qu'il y ait de la croissance, il faut qu'il y ait des échanges. La France est pour une mondialisation, mais à condition qu'elle soit régulée, à condition qu'il y ait des principes, des normes notamment pour l'environnement, pour le social. Et je n'accepterai donc pas des accords commerciaux qui ne soient pas fondés sur ces principes-là. Oui à l'ouverture, oui aux échanges mais avec des conditions et des principes.
Voilà l'esprit qui m'anime pour cette ouverture du G20. C'est une réunion très importante, nous avons déjà obtenu beaucoup de résultats ces dernières années. Et là, c'est le dernier G20 du quinquennat et, donc, je suis encore plus mobilisé pour ce que j'avais dit dès le début : la lutte contre la finance, la priorité à la croissance et une mondialisation qui soit régulée, que tous ces principes-là avec la grande réussite de la COP 21 soient portés lors de ce G20 ici, en Chine.
Merci.