12 juillet 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les efforts en faveur de Wallis et Futuna, à Paris le 12 juillet 2016.


Madame la ministre, chère George PAU-LANGEVIN,
Messieurs les responsables coutumiers,
Messieurs les parlementaires,
Monsieur le député,
Monsieur le sénateur,
Monsieur le conseiller économique, social et environnemental,
Mesdames et Messieurs les représentants de l'Assemblée territoriale des îles Wallis-et-Futuna,
C'est vrai qu'il y a quelques semaines, quelques mois, j'étais chez vous, sur vos îles. Et puis vous êtes là à votre tour au Palais de l'Élysée.
J'avais voulu venir à Wallis parce qu'aucun chef d'État ne l'avait fait depuis 1979 et à Futuna parce que jamais un Président de la République n'avait été reçu, cela veut dire n'y était venu.
L'accueil que vous m'aviez réservé, ainsi qu'à toute la délégation qui m'accompagnait et une partie est ici avait été exceptionnel. Je me souviens encore des foules nombreuses qui s'étaient réunies, de ces cérémonies, du kava que nous avons partagé ensemble, des traditions que vous m'avez fait comprendre, pour ce qu'elles peuvent représenter pour vos territoires. Depuis que Wallis-et-Futuna sont entrées dans la République, vous avez toujours voulu qu'il y ait une spécificité, qu'il puisse y avoir des élus élus du suffrage universel mais qu'en même temps, il puisse y avoir ces coutumes, ces traditions, et cette histoire qui puisse trouver sa place dans le dialogue et dans la responsabilité.
Cela n'existe dans aucun autre territoire mais, précisément, si la République française est diverse, c'est parce qu'elle reconnaît dans l'unité ces spécificités et que la République peut ainsi, comme vous l'avez dit, monsieur le député, être présente sur tous les continents, donner à la France le deuxième espace maritime du monde grâce à cette liberté qui est reconnue à des territoires pour poursuivre leur histoire avec toujours la tradition dans les principes de la démocratie.
Alors vous êtes éloignés de Paris, c'est vrai. Vous avez fait ce voyage très long pour venir ici jusqu'à nous mais vous êtes très attachés à la République. Vous serez aussi présents sur le 14 juillet, c'est-à-dire que vous ne défilerez pas. Encore que cela aurait quelque panache de le faire mais vous serez associés pleinement à cette cérémonie. Vous serez aussi les représentants de la zone Pacifique avec nos amis de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Vous serez donc à la fois comme Français, présents pour cette cérémonie et, en même temps, comme membres de cette communauté du Pacifique, vous serez également associés.
Votre visite me permet de faire connaissance avec les nouvelles autorités coutumières. J'ai appris qu'un roi avait été désigné à Uvéa, un autre à Sigave, que le roi d'Alo qui m'avait accueilli à Futuna avait été remplacé et donc je souhaite bonne chance aux nouveaux rois et à leurs nouvelles équipes ici présentes. Je forme le vu que l'État, les parlementaires, l'Assemblée territoriale et ces nouvelles autorités coutumières puissent travailler ensemble et efficacement car nous avons besoin d'être ensemble. Tous ensemble.
J'avais pris au mois de février plusieurs engagements. Vous les avez rappelés. Le dossier de l'électricité que vous avez voulu porter au sein de l'Assemblée. Depuis le 1er juillet, le prix a commencé à baisser et cette diminution se poursuivra jusqu'à ce que les Wallisiens et les Futuniens payent l'électricité au même tarif que dans l'Hexagone et dans les outre-mer.
Nous avions également parlé le sénateur s'en souvient de l'agence de santé qui a vu sa lourde dette payée et sa dotation augmenter, ce qui va lui permettre d'engager des travaux dans les hôpitaux et de mettre en place, comme je l'avais promis, le centre de dialyse à Futuna.
La mesure bas salaires vous y avez fait référence dans la fonction publique est effective depuis le 1er juillet pour les agents de l'État dont le traitement est aligné maintenant sur le niveau de l'Hexagone avec un rappel à compter de novembre 2014 et des mesures dites, de décroisements, qui feront que l'État prendra aussi à sa charge certains fonctionnaires qui, bien que travaillant pour lui, étaient jusqu'alors payés par le territoire.
Alors il y a d'autres questions qui ont été posées. Il y a la question du développement pour que les jeunes ne quittent pas le territoire £ il y a la question des liaisons aériennes et la ministre est chargée de trouver les solutions qui permettront d'avoir les financements nécessaires et il faudra que nous mobilisions toute notre intelligence pour trouver les ressources indispensables £ il y a aussi l'exploitation des ressources minérales et sous-marines - nous devons y travailler- £ et puis le statut de l'archipel. Je l'avais évoqué lors de mon discours devant l'Assemblée territoriale, c'est une question qui est entre vos mains et seulement entre vos mains. Vous avez des échanges avec la ministre, il y a des orientations, et ce sera sur la base de vos propositions, et uniquement de vos propositions, que d'éventuelles modifications pourront être faites, mais c'est vous qui en avez la responsabilité.
Alors, ce qui compte, c'est de garder la population parce que le risque, il est bien celui-là et je l'ai parfaitement compris quand je suis venu sur vos îles. J'ai vu votre inquiétude : est-ce que la jeunesse va rester présente ? Est-ce qu'elle ne va pas partir ? Et à ce moment-là, que deviendront ces territoires ? Mon engagement, c'est de faire que nous puissions tout mettre dans le développement économique, dans la création d'emploi et dans les liaisons indispensables pour assurer cette croissance.
Mais je voulais aussi vous recevoir. Alors les traditions ne sont pas les mêmes que chez vous. Ici, on ne boit pas le même breuvage, on ne le prépare pas avec cette méticulosité, ce secret, ce mystère qui fait que votre recette est finalement inaltérable et, forcément, elle vous est spécifique. Ici, nous avons un certain nombre de boissons mais tout à fait conformes à ce que l'on peut trouver dans une maison comme celle-là. Mais sachez bien que le cur y est. Même si nous n'avons pas ces rites, nous avons cette tradition républicaine aussi.
La République, c'est une tradition aussi. Elle puise loin dans notre histoire plus de deux siècles et nous voulons que cette tradition soit la vôtre et que nous puissions unir ce que vous représentez et ce que nous sommes. C'est pourquoi cette maison de la République, ce Palais de l'Élysée est aussi le vôtre.
Vive la France, vive Wallis-et-Futuna et vive la République !