25 juin 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur la décision des Britanniques par référendum de quitter l'Union européenne, l'Accord de Paris sur le climat et sur la situation en Syrie, au Yemen et en Afrique, à Paris le 25 juin 2016.


Mesdames, Messieurs, j'ai reçu le Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Ban KI-MOON. C'est la troisième visite qu'il effectue en moins de six mois à Paris, il était d'ailleurs présent le 3 juin lors de la Conférence ministérielle que nous avons organisée ici pour le processus de paix au Proche-Orient.
Je saisis cette occasion pour lui dire combien nous sommes à ses côtés encore jusqu'à la fin de son mandat, et combien nous avions apprécié toutes les initiatives qu'il avait pu prendre, je pense notamment à celle sur les objectifs du développement durable qui ont été un grand succès puisqu'ils ont été approuvés par l'Assemblée générale au mois de septembre dernier. Et puis il y a eu l'Accord de Paris, sans le Secrétaire général Ban KI-MOON, il n'aurait pas été possible d'avoir cette mobilisation internationale et cette conclusion.
Nous avons bien sûr évoqué le vote britannique, même s'il est sans conséquences sur la place du Royaume-Uni dans le système des Nations Unies. Le Royaume-Uni est un membre permanent du Conseil de sécurité, le Royaume-Uni a une diplomatie et il continuera d'agir, comme il l'a toujours fait, pour la paix et pour régler les grandes questions du monde. Mais c'est vrai qu'il y a pour la planète entière une interrogation : que va-t-il se passer ?
J'ai profondément déploré le vote britannique. Je le respecte, parce que c'est la démocratie, et en même temps, nous devons en tirer toutes les conclusions et toutes les conséquences, dans le cadre de l'Union européenne quant à la participation du Royaume-Uni. Nous devons maintenant organiser cette séparation, mais nous devons le faire en bon ordre, et avec des règles qui sont celles prévues par les traités, qui doivent être mises en uvre. Mais nous avons aussi à maintenir des relations avec le Royaume-Uni et c'est ce que la France fera, notamment sur le plan économique, sur le plan de ses relations aussi quant à la question des migrants et des réfugiés, et ce sera également le cas en matière de défense.
Nous avons abordé les grands sujets. C'est d'abord de faire en sorte que l'Accord de Paris puisse être pleinement mis en uvre, ce qui suppose qu'il y ait la ratification par 55 pays au moins représentant plus de 55 % des émissions. Nous avons bon espoir qu'à la fin de l'année, avant Marrakech, il puisse y avoir cette réunion permettant la ratification et donc la mise en uvre.
Nous avons aussi la volonté de régler de manière digne, humaine et responsable, la question des réfugiés. Je salue l'initiative qu'a prise le Président OBAMA et le Secrétaire général des Nations Unies, et lors de la prochaine Assemblée générale au mois de septembre, à New York, nous aurons à faire en sorte que ces réfugiés puissent avoir une perspective et que nous puissions imaginer des politiques leur permettant notamment de valoriser autant qu'il est possible leurs savoirs, leurs atouts, au service des pays qui les accueillent.
Nous avons également abordé les sujets qui sont ceux de l'actualité internationale. D'abord, saluer l'accord qui est intervenu il est historique en Colombie, et qui met un terme à un conflit qui aura duré 50 ans. J'ai dit au Président SANTOS toute ma reconnaissance et toutes mes félicitations pour ce qu'il a fait. Les négociations ont été longues à La Havane, mais elles ont abouti.
Il y a, hélas, encore des drames, des tragédies, et d'abord en Syrie. En Syrie, le cessez-le-feu n'est plus respecté. En Syrie, il y a des attaques incessantes. En Syrie, il y a des populations civiles qui sont frappées, et nous devons mettre en place une aide humanitaire. La France appuiera tous les efforts des Nations Unies pour apporter aux populations qui souffrent le soutien nécessaire. Par ailleurs, la transition politique doit être recherchée. Il y a un travail qui a été engagé. Il y a, hélas, un certain nombre de résistances et de blocages £ nous devrons les vaincre car il y va de la stabilité de toute la région, et de la sécurité, on le sait bien, y compris pour lutter contre le terrorisme. Donc là encore, plein soutien de la France à toutes les initiatives des Nations Unies. Et la France prendra ses responsabilités pour aider les populations qui sont martyres dans cette région.
Egalement, le Secrétaire général va aller au Koweït évoquer la situation au Yémen. Moi-même je recevrai le Prince SALMAN lundi. Et nous devons, là encore, faire en sorte qu'un accord puisse être trouvé, pour en finir avec un conflit qui a été très meurtrier, qui est encore très meurtrier, avec l'utilisation des enfants dans ces combats.
Enfin, sur l'Afrique, je salue les forces des Nations Unies au Mali, en Centrafrique. Je souhaite que les moyens soient encore renforcés, de manière à ce que, au Mali notamment, il puisse y avoir une capacité de réaction par rapport à des groupes armés qui continuent de déstabiliser le nord du pays. Le gouvernement malien doit lui aussi prendre sa part. La France est présente avec Barkhane, mais nous avons absolument besoin d'une MINUSMA qui puisse avoir les capacités nécessaires.
Pour la Centrafrique, la France a été à l'initiative. Maintenant qu'il y a eu une transition politique, des élections, un Président de la République centrafricaine qui est pleinement en action, nous avons réduit notre présence. Mais nous continuons à être là, et nous soutenons la MINUSCA. Rien n'est encore complètement acquis. On l'a vu, il y a eu un certain nombre de morts, des exactions qui ont été, une fois encore, constatées. Donc nous devons poursuivre nos efforts.
Voilà, Mesdames et Messieurs, une fois encore, la présence ici du Secrétaire général Ban KI-MOON montre l'étroitesse des relations entre la France et les Nations Unies, et la pleine convergence de nos initiatives. Et je ne doute pas que le Secrétaire général Ban KI-MOON sera à Paris dans les prochains mois, parce qu'il y a, si je puis dire, maintenant ses habitudes. Et en plus, il va se faire remettre le titre de docteur honoris causa, donc nous voulons lui adresser toutes nos félicitations. Merci.