13 octobre 2015 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur le chantier naval de STX France, à Saint-Nazaire le 13 octobre 2015.

Monsieur le Premier ministre, cher Jean-Marc AYRAULT £
Mesdames, messieurs les parlementaires £
Monsieur le président du Conseil régional £
Monsieur le maire £
Monsieur le président du Conseil départemental £
Monsieur le président directeur général £
Et vous salariés de STX, sous-traitants qui réalisez ici le plus grand paquebot du monde, vous êtes une fierté pour notre pays. Et c'est ce que j'étais venu ici vous dire.
Vous pouvez être satisfaits d'abord de vous, de ce que vous avez été capables de faire, même si ce n'était pas terminé. Parce que la France, grâce à vous, est l'un des pays, sans doute l'un des trois au monde, capable de réaliser des paquebots de cette dimension et de cette qualité.
D'autres peuvent avoir des talents différents, mais nous nous savons construire des bateaux £ enfin vous. Vous êtes capables de le faire dans des délais qui vous rendent également très compétitifs. Tout à l'heure, j'étais avec l'un de vos responsables qui me montrait presque jour par jour ce que vous aviez à faire, car il faut fournir le bateau à la demande de l'armateur, à la date fixée. C'est l'exécution même du contrat. C'est ce que vous faites à chaque instant pour être les meilleurs et les plus ponctuels.
Il y a près de 4 ans, j'étais venu ici, j'étais candidat, sur les chantiers de Saint-Nazaire. L'ambiance était très différente d'aujourd'hui. Elle était lourde, elle était inquiète. Beaucoup se posaient la question : est-ce qu'il y aura encore des commandes ? Est-ce qu'il y aura encore un chantier. Est-ce qu'il y a encore un actionnaire ?
C'étaient les questions qui venaient spontanément dans les échanges que nous pouvions avoir, et c'étaient des questions légitimes.
Puis, aujourd'hui, je reviens. Il y a encore des questions qui sont posées, toujours les mêmes : est-ce qu'il y aura un actionnaire ? Est-ce qu'il y aura d'un avenir pour le chantier ? Mais elles se posent dans un contexte très différent parce qu'il y a eu des commandes très importantes qui ont été passées. Votre carnet d'activité, je crois, est plein jusqu'en 2020. Certains sont plus interrogatifs que d'autres : mais qu'est-ce qui va se passer après 2020 ?
Je sais que des négociations sont en cours pour vous commander d'autres navires. Vous avez aussi réussi à non seulement avoir un carnet de commandes garni, mais à faire vivre beaucoup de sous-traitants, car ici il y a le chantier et il y a toutes les entreprises qui vivent du chantier à Saint-Nazaire, à Nantes et même beaucoup plus loin que la seule région, qui veulent travailler avec vous parce qu'ils savent que vous êtes une référence.
Ce bateau, puisque vous m'y avez invité, même s'il n'est pas complètement terminé j'ai pu deviner quels en étaient les agencements - et ils sont considérables - c'est l'un des bateaux les plus lourds que nous avions été capables de construire jusqu'alors, plus long que le France, pour ceux qui ont des références historiques, 362 mètres, 2700 cabines. Vous accueillerez 6400 passagers bientôt, sur l'Harmonie des mers.
Ce bateau, c'est aussi un client qui l'a commandé, et je voudrais le saluer, parce que s'il n'y a pas le client, il n'y a pas la commande, et il n'y a pas le chantier. Nous avons besoin d'armateurs qui font en sorte qu'il puisse y avoir des produits exceptionnels qui puissent être proposés à une clientèle £ en l'occurrence ici ce sont des touristes. J'étais au Havre il y a une semaine, c'était un porte-conteneurs. Il était aussi l'un des plus longs du monde. Il avait un défaut, c'est qu'il n'avait pas été fabriqué aux chantiers de Saint-Nazaire. Mais pour le reste, c'était aussi une fierté que de savoir qu'il avait un armateur français, lui, qui était capable de faire construire le plus gros porte-conteneurs battant pavillon français.
Parce que nous avons une force en France, c'est l'industrie navale. C'est la navale. C'est d'avoir un espace maritime qui est le deuxième au monde et qui nous permet donc de pouvoir utiliser toute notre technologie, tout notre savoir-faire pour permettre que ce potentiel d'avoir un espace maritime puisse être au service de la croissance, qu'on appelle « bleue », de l'activité, de l'emploi, et de la recherche française.
Je le disais en 2012, les Chantiers de l'Atlantique traversaient une crise, et c'est le gouvernement de Jean-Marc AYRAULT qui avait alors pris l'engagement - et il vous connaissait bien - de sauver les Chantiers de l'Atlantique. Aujourd'hui c'est le cas, tous les efforts ont été engagés et les résultats sont là. Ces résultats, c'est-à-dire ce carnet de commandes, cette activité, l'emploi qui a été de nouveau créé. Ce résultat c'est d'abord le votre, vous les travailleurs, les techniciens, les opérateurs de STX, j'ai évoqué aussi des sous-traitants. Ce résultat, c'est aussi une stratégie, celle de la direction qui a fait en sorte que vous puissiez être à l'exportation parmi les plus compétitifs. C'est également la qualité du dialogue social. Tout à l'heure j'ai rencontré vos représentants, pas forcément d'accord sur tous les sujets, j'imagine avec la direction ce n'est pas toujours simple. Mais ces représentants syndicaux ont pris aussi leurs responsabilités. Certains ont signé l'accord de compétitivité, d'autres ne l'ont pas signé. C'est le dialogue social qui a permis d'avoir cette performance.
On s'interroge sur le dialogue social : est-ce utile ? Il y en a même qui se posent la question : faut-il garder les syndicats ? Faut-il garder des instances représentatives du personnel ? Faut-il avoir le souci de la concertation avant de faire une loi ? Faut-il chercher le compromis ?
Je réponds oui à toutes ces questions, parce que s'il n'y a pas de dialogue social, il n'y a pas à ce moment-là de progrès. Cela ne veut pas dire qu'il soit toujours facile de trouver l'accord final qui va permettre d'unir toutes les forces pour aller dans la même direction. Mais nous avons besoin de partenaires. Vous, vous avez besoin de représentants. Du côté des employeurs, c'est aussi nécessaire qu'ils se parlent pour arriver à des accords. Certains sont aujourd'hui en train d'être discutés, sur les retraites complémentaires notamment, puis demain sur l'UNEDIC, et puis ceux à la Sécurité sociale - on vient d'en fêter le 70e anniversaire - et s'il n'y avait pas le dialogue social, comment aurait-on fait pour garder le progrès ?
Je voulais aussi dire que c'est le dialogue social, l'accord de compétitivité qui a été trouvé qui a permis de mettre le chantier dans la bonne direction.
Le résultat, c'est aussi dû aux pouvoirs publics. L'Etat a fait en sorte que vous puissiez disposer des meilleurs soutiens pour l'exportation, pour le financement de l'exportation.
Je vais vous parler d'expérience. Quelquefois on peut avoir deux produits de la même qualité et même un produit français de meilleure qualité. Mais s'il n'y a pas le crédit à l'exportation, on ne peut pas le vendre ou plus exactement on n'a pas la capacité d'être choisi par le client. Face à cette situation où lorsqu'on avait un meilleur produit français et on pouvait ne pas être choisi, le gouvernement a mis en place des financements qui permettent justement à des chantiers comme le vôtre de pouvoir être en capacité de prendre les commandes. C'est ce qui s'est passé.
Nous avons aussi eu des embauches dans cette entreprise, STX. Pas suffisamment, mais 400 personnes sur les trois dernières années sont venues vous renforcer. Je souhaite qu'il y en ait d'autres. Je sais qu'il y a aussi des intérimaires liés à une activité qui n'est pas toujours continue. Je sais qu'il y a aussi, sur le bassin d'emploi de Saint-Nazaire, de Nantes, des demandeurs d'emploi qui voudraient être embauchés. Je sais aussi qu'il y a des sous-traitants avec ce qu'on appelle des travailleurs détachés.
C'est une situation que j'ai rencontrée dès que j'ai été élu, c'est-à-dire qu'il est légitime d'accueillir des Européens qui veulent travailler ici, parce que nous sommes un pays ouvert £ mais il n'est pas acceptable que ce soit avec des conditions de concurrence qui puissent ne pas être loyales. Cela n'a rien à voir avec ces travailleurs. Ils ne sont pas en cause. Et ce serait grave de les mettre en accusation. Ce serait une rupture de tout ce qu'on a comme tradition d'accueil et de respect. Mais nous devons obtenir que ce soit avec les mêmes conditions pour les employeurs qui les emploient. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a engagé une négociation pour la directive sur les travailleurs détachés de manière à ce qu'il puisse toujours y avoir des travailleurs mais que ce soit payé dans les mêmes conditions que pour toutes les entreprises qui ici sont représentées.
Voilà ce que vous et nous avons été capables de faire. Remettre un chantier dans une direction qui lui donne confiance et avenir.
Etre capable de disposer des meilleures technologies, pouvoir convaincre des clients qui sont les plus grands armateurs, les plus grands transporteurs, de vous faire confiance.
Capable aussi de faire que sur le site de Saint-Nazaire, il y ait de nouveau cette fierté quand on regarde le chantier, et il y a de quoi. Moi je l'ai vu, puisque je suis arrivé en avion, je l'ai vu, ce qu'il représente ici, et c'est considérable. Chaque fois que le chantier connaît - comme c'est le cas aujourd'hui - une nouvelle prospérité et un dynamisme, c'est pour toute la ville, j'en suis sûr Monsieur le maire, une vraie satisfaction, un vrai bonheur que vous donnez à beaucoup d'autres.
L'industrie néanmoins suppose qu'on investisse. C'est la condition pour réussir et pour embaucher. Des investissements ont été réalisées sur l'outil de production, et j'ai vu ce portique géant, d'une capacité de levage de 1400 tonnes, ces machines de découpe qu'on m'a présentées également, ses robots de triage, et c'est cette technologie-là avec vous qui les employez, qui les utilisez, qui nous permet d'être les meilleurs.
Vous avez également investi et c'est très important dans la diversification des énergies marines renouvelables. J'ai vu le bâtiment qui a été financé aussi par la région, et je voudrais vraiment la féliciter parce que c'est dans ce bâtiment qu'on prépare l'avenir, avec ces énergies qui vont être - puisqu'on va bientôt avoir la Conférence sur le climat à Paris - qui vont être vraiment promues, stimulées par les décisions que nous allons prendre. C'est ici que ça se prépare. C'est ici qu'on est en train d'inventer les nouvelles technologies pour les énergies renouvelables.
Puis il y a aussi l'industrie du futur, c'est-à-dire que vous êtes capables de travailler dans les meilleurs ateliers qui vont utiliser la réalité virtuelle, la robotique, les objets connectés £ et c'est une grande confiance qu'on doit avoir à l'égard de l'industrie de demain. Beaucoup se posent la question : est-ce qu'il va encore y avoir une industrie ? Est-ce qu'il va y avoir encore des ouvriers, des travailleurs, des opérateurs, les chaudronniers, des soudeurs ? Oui.
Nous devons faire en sorte qu'il y en ait encore davantage, qu'on puisse être formé pour être employé, car il n'y a rien de pire que de savoir qu'il y a des offres d'emploi qui ne sont pas satisfaites, parce qu'il n'y a pas eu la formation, quand tant de jeunes se retrouvent en situation difficile, en quête d'un emploi £ et parce qu'ils n'ont pas été bien orientés, parce qu'ils n'ont pas été bien formés, on ne peut pas leur offrir une solution alors qu'elle existe.
Alors, nous voulons faire de cette région un modèle de développement industriel. Et je suis très heureux par exemple des succès de cette région sur l'aéronautique, sur les énergies nouvelles, mais aussi sur l'industrie du raffinage, et que précisément TOTAL puisse s'engager à faire 400 millions d'euros d'investissement sur le site de Donges. Je crois que cela va être aussi pour l'ensemble de la région une très grande satisfaction, un très grand signe de confiance.
Il faut que se poursuive cette croissance, cette activité, que vous ayez nouveaux clients. Je vous le disais je sais qu'il y en a qui, j'espère, grâce à ma visite pourront encore donner leur confiance au site de Saint-Nazaire.
Je sais aussi qu'il va y avoir de nouveaux investissements puisque le Commissariat général à l'investissement va donner une aide de 4 millions d'euros à STX sur le projet Genesis + pour encourager encore la recherche et le développement sur le chantier. Il y a aussi ce que le maire de Saint-Nazaire et les élus souhaitent c'est-à-dire qu'il puisse y avoir un aménagement de la ville pour permettre au port et à tout ce qui est généré par le port d'être mieux traité.
On m'a dit qu'il fallait même déplacer le boulevard des apprentis. On déplacera le boulevard des apprentis, à condition qu'il y ait toujours des apprentis qui viennent sur le chantier. Je sais aussi que vous voulez agrandir la forme de pré-montage du chantier. Bref, tous ces investissements, je voulais vous l'annoncer, seront soutenus par l'Etat parce que c'est très important que nous soyons toujours les meilleurs, ici, à Saint Nazaire.
Voilà, je voulais terminer pour vous parler d'un sujet qui a beaucoup alimenté l'actualité. Vous savez les BPC, les navires Mistral que nous devions vendre à la Russie et que finalement nous avons vendus à l'Egypte. Je sais que les élus - c'était légitime - les représentants syndicaux - c'était nécessaire - et puis vous qui travaillez sur ce chantier, vous vous êtes posés des questions, vous vous êtes dits mais est-ce qu'on ne va pas être obligé de garder ces bateaux-là, à quai, d'être contraints d'assurer leur maintenance, de perdre de l'argent alors que c'était aussi une très grande fierté de les avoir réalisés, parce que ce sont de bons bateaux, même si ce sont des bateaux qui sont à usage militaire ! Mais faut-il aussi que nous puissions les vendre à des pays qui nous permettent d'être sûrs qu'ils en feront le meilleur usage ! C'est le sens de ce que j'ai pris comme décision. Je ne pouvais pas les vendre à un pays qui était en guerre. Je devais les vendre, puisqu'ils étaient 2, à un pays qui devait assurer sa propre sécurité mais qui ne menaçait personne. C'est la raison pour laquelle nous l'avons fait. Cela s'est bien passé avec la Russie et elle a accepté de dénouer le contrat. Je pense, même, que nous aurons des partenariats pour de nouveaux bateaux. Mais il était très important que je puisse assurer la revente de ces bateaux.
Je sais qu'il y a toujours les esprits qui sont très pessimistes, qui pensaient que l'on devait les couler en mer, les bateaux. Il y a même des gens qui ont pensé cela. Comme si on pouvait couler un bateau de cette qualité technologique. Enfin, c'était aberrant ! Mais vous savez on entend des choses aberrantes même dans des bouches très responsables.
Il n'était donc pas question que l'on mette en cause cette fabrication, et nous les avons revendus ces bateaux au même prix que ce qui avait été convenu initialement.
Je voulais vous en rendre compte, parce que je sais que vous vous étiez exprimés, en tout cas vos représentants, pour vous demander qu'est-ce qui était devenu ce que vous aviez construit ici sur ce chantier. Je remercie vraiment le directeur du chantier parce qu'il avait aussi assuré la bonne exécution de ce contrat sans être sûr que ces bateaux finiraient par quitter Saint-Nazaire. Ils vont finir par quitter Saint-Nazaire. Il va falloir encore un certain temps parce qu'il va falloir former non plus les Russes - que vous aviez vus peut-être - mais les Égyptiens. Ce qui permet à Saint-Nazaire d'être connu maintenant partout dans le monde.
Mais si la direction n'avait pas aussi été vigilante pour ce que les intérêts de STX soient bien défendus, il n'y aurait pas eu cette conclusion. STX ne perdra donc pas un centime d'euros sur cette opération.
Voilà ce que je voulais aussi vous dire sur votre intervention. Vous, chacune et chacun d'entre vous -je vois qu'il y en a qui travaille en ce moment. Pourquoi ? Parce que c'est le produit des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs, des chercheurs, des dirigeants de l'entreprise qui permettent d'avoir des bateaux comme cela. Vous êtes dans une lutte permanente pour être les meilleurs, une espèce de compétition à l'échelle du monde pour savoir qu'à Saint-Nazaire c'est là que l'on construit les plus beaux bateaux, les plus grands bateaux, et les mieux équipés. Moi-même, je ne pouvais pas me rendre compte, c'est pour cela que je remercie les élus de m'y avoir invité et la direction de m'avoir permis de visiter ce chantier. Je ne pouvais même pas imaginer que sur un bateau il y avait autant de technologies, autant d'agencements, autant de métiers, tous ceux que vous représentez, pour faire un bateau d'une exceptionnelle qualité, d'une singularité, avec des pièces de réception, des salles de spectacles, des restaurants, des bars on me dit même une piste de jogging, je ne l'ai pas encore vue - une patinoire, une piscine, des piscines et c'est tous ensemble que vous êtes capables de faire cela, avec cette diversité de compétences et cette pluralité de métiers.
Alors il faut que nous puissions vous donner toutes les chances pour gagner. J'ai évoqué les accords de compétitivité, je pourrais évoquer aussi ce que nous pouvons faire pour alléger le coût du travail, permettre qu'il y ait davantage d'emplois. C'est l'idée du Pacte de responsabilité. Les employeurs demandent de la souplesse, mais les salariés eux ils demandent la stabilité, ils demandent de la confiance. C'est la raison pour laquelle on va introduire un compte personnel d'activité pour chaque travailleur qui disposera d'une espèce de patrimoine à partir duquel il pourra construire sa vie, à partir de sa formation, à partir de sa retraite, s'il a eu des métiers pénibles - et c'est le cas de beaucoup d'entre vous - de manière à pouvoir être libre de ses choix et de son existence.
Je voulais finir sur le nom-même de ce bateau, l'Harmonie des Mers. On a besoin d'harmonie dans un pays comme le nôtre. L'harmonie pour vivre ensemble £ l'harmonie pour être capable de se comprendre £ l'harmonie pour être une grande Nation où l'on peut se parler, où l'on peut dialoguer, où l'on peut être les meilleurs, où l'on n'a pas besoin d'être les uns contre les autres, c'est ce que certains n'ont pas compris. Il y en a qui veulent écarter une partie de la Nation, il y en a qui veulent pointer du doigt une autre partie de la Nation. Nous, on a besoin d'être ensemble. C'est parce que vous êtes ensemble dans ce chantier, dans cette entreprise, que vous gagnez. C'est parce que les Français seront ensemble qu'ils gagneront eux-aussi à être l'une des plus grandes Nations du monde comme vous vous êtes capables de faire le plus grand paquebot du monde. Merci.