17 septembre 2015 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur le concours de l'innovation, à Saclay le 17 septembre 2015.


Madame, Monsieur les ministres £
Mesdames, Messieurs les Elus £
Mesdames, Messieurs les membres du Jury du Concours de l'innovation £
Monsieur le Président de l'Ecole Polytechnique £
Mesdames, Messieurs £
D'abord, c'est une immense fierté de venir ici, à l'Ecole Polytechnique. Elle représente beaucoup dans la République et incarne à la fois des valeurs d'engagement, d'excellence, une tradition qui plonge loin dans notre Histoire. En même temps une ouverture, qui a été ici parfaitement démontrée, ouverture internationale, nombre d'étudiants étrangers, ouverture technologique avec cette volonté d'être en première ligne pour l'innovation et aussi une ouverture, ici, dans ce pôle de Saclay, avec les universités qui y sont présentes et l'ensemble des établissements.
Vous avez voulu, d'ailleurs, me faire visiter le lieu où l'innovation peut déboucher sur la création avec l'incubation, l'accélération et toutes les étapes qui permettent d'aller de l'idée jusqu'à sa réalisation, sa traduction et ensuite sa fabrication et sa commercialisation.
Je veux rendre hommage à ce qu'a fait l'Ecole Polytechnique, c'est-à-dire de dédier un lieu, de permettre à des élèves de s'y consacrer, à cette innovation et à cette création, et de faire en sorte que vous puissiez être accompagnés par un grand créateur, innovateur et polytechnicien. Il avait donc toutes les caractéristiques pour mener à bien cet investissement, monsieur DRAHI, nous avons rappelé, le Président, notamment les raisons de son engagement, mais aussi de son absence aujourd'hui.
De son engagement, c'est parce qu'il est convaincu que c'est par l'innovation et la création que nous pouvons donner à notre pays les conditions pour sa réussite. En même temps, son absence, parce que, précisément, ALTICE est en train de conclure, aux Etats-Unis, une acquisition qui va encore permettre à cette grande société de pouvoir prolonger et promouvoir sa technologie.
Je voulais aussi que nous puissions démontrer que dans nos universités, dans nos établissements, il y a maintenant un effort tout particulier qui est engagé pour favoriser la création d'entreprise ou plutôt dans le parcours. Parfois, ce sont des étudiants ou des élèves de première année qui sont les premiers à vouloir créer et de faire en sorte qu'ils puissent être accompagnés, et dans la scolarité, et après la scolarité, et qu'ils puissent aussi s'ouvrir à d'autres étudiants.
Lorsqu'il m'a été présenté un certain nombre de créations d'entreprises, c'était parfois à l'initiative de polytechniciens et parfois d'élèves venus ou d'étudiants venus d'autres établissements ou d'universités. C'est ce mélange, cette capacité à pouvoir fédérer des talents qui donne à ce lieu toute sa capacité de création.
Alors, je voulais que nous puissions remettre, à l'occasion de cette visite, les Concours de l'innovation ou plus exactement les prix qui correspondent à cette grande idée et je veux saluer Anne LAUVERGEON, parce qu'elle en a eu, au départ, la conception. Ensuite, elle a convaincu d'autres de participer à cette sélection.
Le Concours de l'innovation, c'est un concours, donc il y a toujours des gens qui se présentent à tous les concours. Cela ne vaut d'ailleurs pas simplement pour les concours, il y a toujours des gens qui se présentent ! Alors, une fois qu'on a lancé l'idée d'un concours, il y a forcément des candidats, mais ce qu'il fallait, c'était donner un niveau élevé pour cette participation. En même temps, une ambition qui n'était pas simplement sur la création d'entreprise, j'allais dire, pour des produits courants. Il fallait donc qu'il y ait des innovations de rupture, qu'il puisse y avoir une perspective longue pour la conception et ensuite la réalisation et que ce soit ouvert à tous. C'est-à-dire à tous ceux qui ont une idée et une volonté pour la porter, qu'ils soient Français ou étrangers, et quel que soit leur âge.
En même temps, il y avait un niveau d'exigence particulièrement élevé, d'où le rôle du jury et les différentes étapes. Il y avait des projets qui devaient être regardés comme pouvant s'inscrire, mais qui n'avaient pas forcément à être d'un très haut niveau de recherche ou de technologie, et puis, d'autres qui avaient cette qualité. Nous avons fait en sorte que cela puisse porter sur des domaines tout à fait nouveaux forcément et différents. Notamment, ici, des générations de batteries, le recyclage de cartes de crédit, l'accompagnement des personnes dépendantes. Cela correspondait d'ailleurs à ce que le Gouvernement voulait avoir comme grands projets industriels, dans la transition énergétique, écologique, dans la « Silver Economy », dans également la conception 3D, bref, d'avoir tous les domaines qui nous permettent d'être les meilleurs.
Aujourd'hui, il y a dix-neuf lauréats, quatorze avaient donc déjà été repérés dans la première phase et vont donc maintenant passer à cette deuxième phase. Ce succès est tel, que nous avons voulu relancer un Concours de l'innovation et reprendre, donc première phase, deuxième phase, vous savez que la troisième phase porte sur des projets beaucoup plus lourds, avec des subventions et des aides beaucoup plus importantes, puisqu'il y aura le PIA et d'autres apports qui permettront d'aller vers des sommes qui peuvent représenter plusieurs millions d'euros.
Alors, nous avons voulu ajouter pour ce nouveau concours une nouvelle ambition. Elle n'est pas sans lien avec ce que nous pouvons vivre comme défis, comme enjeux ou comme menaces, puisque c'est la sécurité collective et la protection contre les actions malveillantes. Des actions malveillantes, il y en a beaucoup et nous devons nous protéger.
Nous avons voulu que dans cette nouvelle génération de projets, que ce soit aussi cette priorité qui puisse être retenue. Il a fallu, là-aussi, renouveler le jury, permettre que d'autres personnalités puissent le rejoindre et avoir cette dimension Défense qui puisse être apportée. Des entreprises vont également se porter candidates et faire en sorte que leurs projets puissent être retenus.
Il y a donc parmi ces lauréats des étudiants qui sont du Plateau de Saclay, de Polytechnique, mais il y en a d'autres qui ont pu avoir un autre parcours, mais qui connaîtront le même destin. Parce que ce que nous voulons, c'est que, maintenant, ces projets, qui ont été retenus, qui ont été labéllisés, -d'ailleurs plusieurs m'ont été présentés y compris, là, dans ce Centre Polytechnique DRAHI- que nous puissions avoir une suite et que cela puisse se traduire en créations d'emplois.
Au départ, quand nous avons lancé l'idée du Concours de l'innovation, nous avions la volonté de faire des projets qui seraient dans un temps long, on disait vingt ans, trente ans. En fait, il y a eu une accélération. C'est que cela va tellement vite, l'innovation, que ce que l'on pensait être nécessaire comme durée devient même aujourd'hui presque inutile. Car, cela va aller encore plus vite. Ce qui fait qu'un certain nombre de projets va se retrouver très rapidement en phase d'industrialisation.
Ce qui était aussi l'originalité, qui a été préservée de ce Concours, c'est que cela pouvait s'adresser à des entrepreneurs individuels, à des sociétés qui n'étaient même pas créées ou qui étaient à naître, et puis, aussi à des grandes entreprises. De grandes entreprises qui vont concourir à la phase 3 du Concours de l'innovation et qui vont peut-être même enrichir leurs projets grâce à des créateurs de la phase 1 et de la phase 2.
Bref, je suis très heureux de pouvoir, ici, féliciter les lauréats, dire combien ce Concours de l'innovation a pris maintenant toute sa place. Combien il intéresse l'ensemble des centres universitaires, des centres de recherche, combien il mobilise aussi des entreprises et combien il est reconnu partout, à l'échelle internationale.
Nous sommes fiers d'être le pays qui a créé ce Concours. D'autres maintenant veulent nous imiter. Mais il est trop tard, les meilleurs ont déjà apporté leur dossier et il n'est pas possible d'être qualifié au deuxième tour, si l'on n'a pas été au premier tour. C'est donc le message que je voulais ici vous adresser. Merci à tous.