12 mars 2015 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les entreprises françaises exportatrices et le niveau de l'euro, à Veyrins Thuellin le 12 mars 2015.


LE PRESIDENT : Je voulais venir ici, en Isère, pour saluer des réussites industrielles remarquables, qui montrent que la France est capable d'exporter, d'exporter sa technologie, de créer des emplois ici, sur place, sur ces sites. Et aussi d'investir dans cette entreprise POMA, qui est maintenant connue dans le monde entier, de Miami jusqu'à Hong-Kong, en passant par l'Egypte et par l'Algérie. Cette entreprise, que j'ai soutenue tout au long de mes déplacements, a été capable d'embaucher, cette année encore. Elle a été capable d'investir des millions d'euros, avec un soutien qui lui a été apporté notamment pour sa recherche, et a été capable d'exporter.
La France est capable de grandes choses à condition qu'elle soit aussi, consciente de ses forces et de ses atouts, et que l'Etat et les pouvoirs publics puissent accompagner des entreprises de cette haute qualité. C'est donc ce que je voulais ici relever, notre capacité dans cette période de reprise à pouvoir porter l'excellence française.
Le journaliste : Monsieur le Président, vous êtes dans une entreprise exportatrice, le niveau de l'euro est descendu très bas par rapport au dollar, 1,05, est-ce que vous pensez maintenant que c'est un niveau suffisant pour l'industrie française pour sa compétitivité ou est-ce qu'il y a un peu de marge encore à la baisse ?
LE PRESIDENT : Que voulais-je faire pour l'Europe ? Je voulais que l'Europe puisse avoir de la croissance. La Banque centrale européenne a pris des décisions courageuses, audacieuses et responsables, qu'il ne m'appartient pas ici de commenter. Parce que ce sont des décisions qu'elle a prises de manière indépendante, et qui vont dans le sens du soutien de l'activité, de l'alimentation des entreprises en liquidités, en crédits, en prêts -Faut-il encore que les banques françaises puissent relayer ce mouvement-, et que ces décisions se traduisent par un niveau des taux d'intérêt particulièrement bas, ce qui est bon pour les entreprises, et par un niveau de l'euro qui devient je pense compétitif.
C'est ce que je voulais aussi pour la croissance. Il y aura donc un effet favorable pour l'activité, avec un euro qui est maintenant à sa bonne parité. Pour une entreprise comme celle-là, qui exporte, avoir un euro plus bas qu'il n'était, presque de 15% moins cher qu'il y a quelques mois, est un avantage qui s'ajoute aussi à ce que nous avons pu faire avec le Pacte de responsabilité, la baisse des charges, la baisse des impôts pour les entreprises. Donc, quand il y a des taux d'intérêt bas, quand il y a un euro qui est à sa parité, et quand il y a des capacités pour les entreprises d'investir, parce que les marges sont revenues, alors, la croissance est au rendez-vous.
La journaliste : Mais on a vu des difficultés d'un euro trop fort, et est-ce qu'on va arriver à une difficulté avec un euro trop faible ?
LE PRESIDENT : Non, je pense que quand l'euro a été créé, il était quasiment à un dollar, un dollar pour un euro, un euro pour un dollar. Nous sommes pratiquement à ce niveau. Et je crois que ça permet au moins d'avoir les idées claires. Un euro égale un dollar.
La journaliste : A dix jours des départementales, Monsieur le Président, quelle est la stratégie de la gauche, de l'exécutif ?
LE PRESIDENT : Non, il est question ici de la stratégie économique. Car, pour qu'il y ait une confiance, nous devons avoir des résultats. Et pour avoir des résultats, il faut avoir des entreprises qui portent l'excellence. Et c'est ce que j'ai voulu ici, montrer, dans un environnement économique qui - il est vrai, on le voit bien pour l'euro, on le voit bien pour les taux d'intérêt, on le voit aussi, à travers la baisse du prix du pétrole qui s'est encore confirmée ces dernières semaines, et avec les mesures que nous avons prises - un environnement économique donc qui permet de faire retrouver la confiance.
Le journaliste : Mais c'est un message d'autant plus important ici, Monsieur le Président, c'est un
Intervenant : Et après, on y va
LE PRESIDENT : Vous pouvez le laisser tenter sa chance...
Intervenant : Et après, on s'en ira
Le journaliste : Mais c'est un message d'autant plus important ici, dans un département, et même dans des cantons, là où nous sommes, qui sont travaillés par le Front national.
LE PRESIDENT : Ici, en Isère, c'est sûrement un des départements français où il y a plus d'innovations, plus de recherche et plus de dynamisme £ et c'est donc ce message-là que je suis venu porter, pas un message du repli. Une entreprise qui exporte. On veut fermer les frontières. Pas le message de la fin de l'euro au moment où il a une parité qui nous permet d'être compétitifs, pas le message aussi, du refus de la concurrence, alors même que, ici, nous avons de l'excellence et de l'innovation. Quand la France réussit, elle n'a pas besoin d'avoir peur.
Intervenant : Merci beaucoup.