12 mars 2015 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur la politique économique du gouvernement, à Saint-Jean-de-Soudain le 12 mars 2015.


LE PRESIDENT : L'Isère, c'est un département où la technologie est partout présente, où l'innovation est très grande et où la recherche a été regardée comme un pôle d'excellence. Mais faut-il encore que ça se traduise en termes d'emplois, de création industrielle et d'activité économique. C'est ce que je voulais ici démontrer.
C'est-à-dire que nous sommes capables, la France, l'Isère en est ici une vitrine, nous sommes capables d'avoir des chercheurs excellents qui peuvent créer, avec l'appui des pouvoirs publics et des financements qui peuvent leur être apportés, qui peuvent créer de belles entreprises qui sont des entreprises exportatrices et des entreprises innovatrices.
J'ai pris plusieurs exemples d'entreprises qui ont à la fois embauché, qui ont exporté et qui ont investi. Comme nous sommes dans un contexte économique qui est meilleur, même si ça reste difficile, même si c'est toujours fragile, il faut valoriser nos atouts. Ces atouts-là s'appellent investissement, embauche, exportation.
Journaliste : Vous avez annoncé une troisième levée de grands emprunts.
LE PRESIDENT : Nous avons déjà fait deux levées d'emprunts, de grands emprunts, qui ont permis justement de créer ce qu'on appelle le PAI, le Programme des investissements d'avenir. A l'horizon 2017, il n'y aura plus de ressources suffisantes. Donc, nous lèverons une fois encore - ça a été demandé d'ailleurs par monsieur SCHWEITZER qui est le responsable de ce programme -, nous lèverons donc de nouveaux fonds pour apporter aux entreprises françaises qui sont dans l'innovation, qui sont dans l'exportation, qui sont dans la transition énergétique, les moyens de pouvoir assurer leur développement et donc de créer des emplois.
Journaliste : Est-ce que chiffré ?
LE PRESIDENT : Nous n'avons pas encore fixé l'enveloppe. Encore faut-il que nous ayons consommé toutes celles qui ont été d'ores et déjà dégagées. Nous ferons, avec monsieur SCHWEITZER, l'évaluation. Mais j'annonce ici qu'il y aura bien cette troisième étape pour favoriser l'investissement dans notre pays.
Journaliste : Vous parlez des signes de reprise. Pourtant, ici, en Isère, le chômage a continué d'augmenter au dernier mois, contrairement au reste de la France.
LE PRESIDENT : Il arrive aussi que dans des régions très dynamiques, créatrices elles-mêmes d'emploi, il y ait davantage de chômage. Pourquoi ? Parce qu'une partie de la main d'uvre veut aller dans ces régions-là. C'est ce qui a pu se produire. Mais moi, je ne veux pas dissimuler la réalité. Nous avons eu en 2014 une progression du chômage. Donc, nous devons tout faire pour qu'en 2015, avec la croissance qui revient, nous puissions utiliser tous les instruments pour créer le plus d'emplois possibles. C'est ce que nous allons continuer à faire parce qu'il faut se battre tous les jours £ les industriels le font, les entrepreneurs le font, l'Etat doit le faire.
Journaliste : (inaudible)
LE PRESIDENT : Je pense que le Premier ministre a eu raison de dire qu'il y avait une menace et vous la connaissez. Je ne suis pas ici pour en parler. Mais ce qui doit être très important à dire aux Français, c'est qu'ils doivent avoir confiance en eux. Regardez ces entreprises qui exportent, si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait le destin de ces entreprises ? Donc c'est au moment où justement nous sommes dans cette phase de reprise qu'il faut ouvrir les yeux, ne rien nier de la réalité, des difficultés, mais avoir confiance dans ce que nous sommes. C'est en ayant confiance dans ce que nous pouvons porter ensemble que nous n'aurons plus peur.