19 décembre 2014 - Seul le prononcé fait foi

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Interview de M. François Hollande, Président de la République, sur le château de Chambord et la politique en faveur du tourisme en France, à Chambord le 19 décembre 2014.


QUESTION - Monsieur le Président, c'est une visite improvisée d'après ce que vous disiez ?
LE PRESIDENT - C'est une visite délibérée qui était prévue dans mon esprit depuis longtemps, et qui a été improvisée parce que le Conseil européen s'est arrêté tard dans la nuit, j'étais donc disponible pour venir ce matin à Chambord. Pourquoi Chambord ? Parce que c'est un domaine national qui fait la fierté de la France. Parce que longtemps, ce domaine national a été identifié aux chasses présidentielles. Nous savons que ce n'est plus le cas aujourd'hui, même s'il y a toujours des chasses. Mais le Président de la République est toujours le protecteur de ce domaine, aussi je veux m'attacher à ce que ce domaine puisse rayonner davantage. Des investissements m'ont été présentés et je pense qu'ils devront être soutenus, avec des financements publics, mais aussi des financements privés, puisqu'ici il y a une large place qui est faite au mécénat. Enfin je pense qu'il y aurait tout avantage à ce que nous puissions comprendre que ce château participe à l'attractivité de la France et qu'à partir de cette réussite déjà avérée, nous puissions encore améliorer l'accueil de nombreux touristes venant du monde entier. Je rappelle qu'un visiteur sur deux du domaine de Chambord est étranger. Nous avons encore une large possibilité de développement. Cette visite à l'improviste m'a permis aussi de rencontrer des Français qui venaient ici comme moi au château et qui regardaient ses merveilles, parce que c'est une merveille architecturale, une merveille aussi dans le jardin qui va être encore amélioré, et le domaine qui a été préservé. Voilà pourquoi je voulais être là avec les élus, je les remercie tous de s'être mobilisés également et de considérer qu'ils ont un patrimoine considérable. Je trouve que c'est un établissement public qui le porte mais cet établissement ne peut pas lui-même se mobiliser s'il n'est pas soutenu par les élus et c'est le cas.
QUESTION - Il y a plus de 15 ans qu'un Président n'était pas venu, vous envoyez un signe fort, vous dites : « le tourisme est important » ?
LE PRESIDENT - Oui, le tourisme aujourd'hui est une de nos principales industries. Il ne faut pas regarder le tourisme comme étant finalement une activité d'hier qui serait sur le patrimoine £ c'est au contraire une activité de demain car cette activité va mobiliser beaucoup de technologies, beaucoup d'industries nouvelles. Bien sûr que l'hôtellerie y aura sa place, puisqu'ici il va y avoir aussi un grand projet hôtelier, la gastronomie y a sa place. Ensuite cela permet d'installer beaucoup d'entreprises, de rénovation, de réhabilitation, de métiers d'art. Nous avons donc tout avantage à faire que le tourisme soit notre pétrole, même si aujourd'hui, le prix du pétrole baisse alors que le prix du tourisme va monter. Parce qu'il y a un nombre considérable de visiteurs qui ont en plus un pouvoir d'achat très important. Il faut savoir que le touriste chinois, par exemple, est celui qui a le pouvoir d'achat le plus élevé, lorsqu'il vient ici, en France notamment.
Voilà pourquoi c'était très important que le Président de la République soit là, non plus pour chasser, comme cela a été le cas dans l'histoire de la République, mais au contraire pour valoriser tout ce qui est fait dans ce domaine et qui va de la recherche cynégétique, qui va de l'entretien paysager, qui va jusqu'à effectivement faire venir un certain nombre d'historiens, de spectacles de haut niveau culturel et tout cela pour l'intérêt bien sûr du département, de la région, mais surtout du pays.
QUESTION - Vous vous souvenez de votre première visite à Chambord ?
LE PRESIDENT Oui, je m'en souviens très bien. C'était mes parents qui m'y avaient emmené et comme souvent quand on est enfant, les parents vous disent : « On va vous emmener les enfants, voir les châteaux de la Loire ». Alors on se dit : « Mais qu'est-ce qu'on va faire », alors que l'on aurait pu faire autre chose, et cela a été un ravissement, un éblouissement. Et je sais même où ils m'avaient emmené dormir, c'était à Cheverny. Et donc, j'ai gardé ce souvenir.
QUESTION Vous aviez quel âge à l'époque ?
LE PRESIDENT J'avais 12 ans, alors après, j'ai fait la même chose avec mes propres enfants, je les ai emmenés ici
QUESTION Même réaction de vos enfants ?
LE PRESIDENT Oui, et même bonheur à la fin, parce que c'est effectivement pour des enfants. L'idée que cela est de la pédagogie, ce n'est pas de la pédagogie simplement, c'est du bonheur de découvrir et c'est aussi ce pour quoi je voulais féliciter tous ceux qui permettent de donner des secrets, des trésors aux enfants qui ensuite devenant adultes, les miens, emmèneront leurs propres enfants. Ce qui est aussi un travail de génération après génération qu'il faut mener. Et le Président de la République est aussi là pour dire génération après génération, ce que représente ce château, ce domaine, qui est domaine national.
QUESTION Est-ce que votre visite veut dire que vous allez porter une attention personnelle, particulière aux deux échéances qui vont venir : le remplacement de la Présidente du Conseil d'administration et la reconduction ou non du directeur actuel ?
LE PRESIDENT Je devais signer un certain nombre de textes, il était important que je voie exactement de quoi il s'agissait. Donc vous avez raison, c'est aussi lié à cette période, puisque avant la fin de l'année, très prochainement, il doit y avoir le renouvellement du Conseil d'administration et le choix du directeur, qui m'a accompagné aujourd'hui.