18 novembre 2014 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les relations franco-australiennes, à Sydney le 18 novembre 2014.


Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires, les élus, les chefs d'entreprise,
Chers amis,
Je vous remercie tout particulièrement, Monsieur le Gouverneur général, pour l'accueil que vous me réservez aujourd'hui ainsi qu'à ma délégation. Il est vrai que j'effectue la première visite d'Etat d'un Président de la République française en Australie
Comment comprendre cette longue absence ? L'explication réside sans doute dans ce que le grand historien australien, Geoffrey BLAINEY, appelait « la tyrannie de la distance ». Pourtant la géographie nous rapproche beaucoup plus que l'on ne l'imagine ! En effet, nous sommes vos plus proches voisins, nous la France dans le Pacifique. La présence à mes côtés, des représentants de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de Wallis et Futuna en témoigne.
Nos deux pays sont liés par l'Histoire, vous l'avez rappelé. Il y a cent ans, 400 000 soldats australiens, c'est-à-dire près d'un dixième de la population de l'époque, ont traversé les océans pour défendre la liberté en Europe. Sur ces 400 000 soldats, 60 000 ne sont jamais revenus.
Demain, je rendrai un hommage solennel, celui de la France, aux corps expéditionnaires australiens et j'exprimerai la gratitude de notre République pour le sacrifice de ceux qui sont tombés au champ d'honneur.
Notre amitié est marquée par cette fraternité des combats mais aussi par une solidarité autour des valeurs essentielles. L'Australie et la France partagent, en effet, le sentiment que nous ne pouvons rester indifférents par rapport à des massacres, à des manquements considérables aux droits de l'Homme et à des actes de barbarie. C'est pourquoi, nous sommes ensemble en Irak pour mener une opération militaire contre le terrorisme de Daech. Les images récentes que nous avons reçues et qui nous ont tous heurtés, sont pour nous une source supplémentaire de mobilisation.
Notre relation de défense est également ancienne. Vous avez dirigé, Monsieur le Gouverneur général, la mission des Nations-Unies au Timor Oriental. Vous savez ce que peut être la guerre. Vous savez quels efforts il faut mener pour la paix. La coopération opérationnelle entre la France et l'Australie est solide, notamment dans le Pacifique et l'Océan indien.
Monsieur le Gouverneur général, ce qui nous rapproche aussi, c'est la présence de nombreux français en Australie. Ils sont près de 80 000 et ils ne sont pas encore tous recensés. De plus en plus, nos jeunes viennent ici faire des études, acquérir une première expérience professionnelle, fonder une entreprise. Je ne peux que les encourager.
Cette ouverture au monde est essentielle pour la France. Les entreprises françaises sont également très actives et très bien représentées en Australie. 400 sont là pour investir et embaucher. Aujourd'hui, 70 000 personnes travaillent dans des entreprises françaises. L'économie australienne se diversifie dans de nombreux domaines : les infrastructures, les télécommunications, l'énergie. Nos entreprises ont noué des partenariats avec les vôtres.
Je souhaite également qu'il y ait plus d'investissements australiens en France. Déjà, ils ont été multipliés par trois au cours des dernières années mais nous pouvons, vous pouvez, faire davantage.
Enfin, je veux souligner l'attachement des Australiens à la France qu'ils manifestent à travers leurs visites touristiques dans mon pays. Le tourisme est, en effet, pour nous, une priorité. La France est, aujourd'hui, la quatrième destination pour les Australiens. Je me demande pourquoi il y en a encore trois autres !
Je sais, Monsieur le Gouverneur général, que vous êtes un passionné de rugby à quinze. Ce sont des consignes extrêmement strictes pour que la France puisse remporter une grande victoire ! Nous avons aussi une coopération pour le rugby à treize. Ce rugby-là permettra à des jeunes français de venir se former ici.
Cette première visite d'Etat est donc un aboutissement. Il a fallu au moins deux siècles pour y parvenir. Il fallait bien préparer la visite. Nous avions eu toutes les informations. Nous pouvions enfin venir, après tant d'années. Je salue toutes celles et tous ceux qui ont préparé ce voyage car, quand même, mettre autant de temps pour venir, justifiait un investissement considérable !
C'est donc un aboutissement, un commencement aussi car nous avons de nouveaux projets à accomplir ensemble. Nous les réaliserons, car la relation entre la France et l'Australie est fondée sur l'amitié, la reconnaissance, la confiance. C'est pourquoi, je lève mon verre à Sa Majesté la Reine, au peuple d'Australie, et à l'amitié entre la France et l'Australie.
Merci.