21 février 2014 - Seul le prononcé fait foi

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Point de presse conjoint de MM. François Hollande, Président de la République, et Joseph Michel Martelly, Président de la République d'Haïti, sur les relations entre la France et Haïti, à Paris le 21 février 2014.

LE PRESIDENT « Mesdames, Messieurs, j'ai été très heureux d'accueillir le Président MARTELLY aujourd'hui. Nous nous étions rencontrés pour la première fois au Sommet de la Francophonie à Kinshasa et nous avions convenu de nous retrouver, ici, à Paris. Je pense que la visite du Président Martelly a été très fructueuse. Il a eu de multiples rencontres, aussi bien économiques que politiques et culturelles.
Nos deux pays sont liés par leur histoire et par la langue. Et nous avons encore renforcé nos liens à la suite du séisme de 2010. Mais nous souhaitons regarder vers l'avenir.
Haïti a plein de projets pour l'avenir, notamment pour l'éducation. La France sera à ses côtés pour que non seulement la langue française mais aussi le savoir, la connaissance, puissent être partagés.
Nous avons aussi des projets d'infrastructures en commun et j'ai demandé aux entreprises françaises de pleinement participer à l'ensemble des appels d'offres qui seront lancés en Haïti.
Nous avons évoqué la francophonie, la culture, même si nous ne voulons pas simplement réduire nos relations à cette dimension. Savoir que les Haïtiens parlent toujours le français et comptent parmi les plus grands auteurs contemporains, c'est pour nous à la fois une reconnaissance et une fierté. Je rappelle que j'ai reçu Dany LAFERRIERE il y a quelques jours, ici, et que lui-même va entrer à l'Académie française, puisqu'il y a été élu.
Nous avons également parlé de la coopération régionale, c'est-à-dire de la présence de la France aux Antilles, qui justifie aussi de développer nos relations avec Haïti.
Il y a des dizaines de milliers d'Haïtiens qui vivent en France, notamment dans nos régions d'Outre-Mer.
Nous avons enfin dit notre disponibilité pour faciliter l'organisation de l'Etat, de la justice, pour que le droit puisse prévaloir. De manière à ce qu'Haïti puisse restaurer son Etat et préparer les échéances électorales qui sont prévues pour l'année 2014. Des coopérations avec nos écoles de formation pourront notamment être menées à bien.
Tout cela me conduira dans les prochains mois, à venir, je l'espère, en Haïti. Merci Monsieur le Président. »
M. JOSEPH MICHEL MARTELLY « Merci Monsieur le Président, je voulais dire que c'est un plaisir pour ma délégation et pour moi-même d'avoir été reçus par vous et votre délégation.
Vous l'avez bien dit, nous avons une histoire. Cette histoire, c'est un héritage. Mais, aujourd'hui, nous avons pour devoir de définir l'avenir et c'est ce que nous avons fait.
Vous avez pratiquement tout dit, mais vous avez omis de dire que l'on a aussi parlé des questions de sécurité. Et de l'importance de bénéficier de l'expertise française, par exemple de l'ENA, et de renforcer la présence de la France à Haïti.
Nous sommes le pays francophone de la région. Donc nous sommes aussi un peu le prolongement de la France. Il y a une nécessité pour nous d'oublier les émotions du passé et de renforcer la coopération, dans les secteurs de l'éducation, du tourisme, sur les questions de sécurité. Nous avons évoqué la présence de la MINUSTAH en Haïti, ce corps qui s'occupe du maintien de l'ordre. La nécessité d'avoir des unités spécialisées, les questions économiques, les élections aussi Tout cela a été abordé.
Nous avons eu de bonnes discussions et j'aimerais tout simplement vous remercier, Monsieur le Président et, de même, remercier les Français, puisque la coopération avec Haïti ne date pas d'aujourd'hui.
Nous avons eu des moments difficiles, des ouragans et le séisme dévastateur. Et vous avez toujours été là avec nous, malgré vos problèmes, parce que des problèmes vous en avez. Vous n'avez jamais laissé tomber Haïti. Donc nous vous disons merci.
Vous avez noté que l'on s'est vu pour la première fois à Kinshasa, mais l'on s'est aussi revu lors des funérailles de Monsieur MANDELA. Et enfin, cette visite, c'est la visite officielle, et je vous en remercie. Nous allons continuer la coopération. Merci. »