15 octobre 2013 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, en hommage au combat de Nelson Mandela contre l'apartheid, à Soweto le 15 octobre 2013.

LE PRESIDENT : « Cest très émouvant de venir à Soweto, là où il y a à peine 40 ans des enfants mouraient pour défendre leur liberté, leur dignité. Cette première visite dans ce musée, était déjà impressionnante. Là, venir dans ce quartier, celui de MANDELA, celui de Desmond TUTU, puisquici cest la rue des deux prix Nobel. Voir ce qua été sa vie pendant quil était encore en liberté, quand il luttait, et surtout pendant toutes les années où il nétait pas dans cette maison. Le plus impressionnant est sans doute de penser quil a été privé de sa famille pendant plus de 25 ans pour préparer lAfrique du Sud de demain, celle daujourdhui.
Venant dans cette maison, nous avons le sentiment davoir dabord un lutteur, un combattant, un militant qui sétait ici, non pas réfugié mais vivait ici, au milieu des siens, dans ce quartier. Il était leur avocat, dans tous les sens du terme. Ensuite il a été enlevé, fait prisonnier, sa femme Winnie a été également emprisonnée. Cette maison avait été, en définitive, saisie. ET, maintenant y revenir. Elle a été reconstruite en létat parce quelle avait été brulée par ceux-là même qui voulaient quil ny ait aucune trace de la présence de MANDELA.
On peut se dire que tout cela est loin. En fait, cétait à peine il y a 40 ans. Il y eu un enfant qui a été tué ici et la libération de MANDELA est intervenue au début des années 90. Cest-à-dire il y a 23 ans seulement. Cela est la première leçon. Tout cela nest pas si loin, tout cela est près de nous.
La seconde leçon cest que nous nen avons jamais terminé avec les combats pour la dignité humaine, pour légalité, pour le respect, pour la tolérance. Ces combats vivent au-delà même des héros qui les ont menés, justement MANDELA.
QUESTION : «Toutes proportions gardées, quelle leçon pouvez-vous tirer entre ce combat universel quand même mené par Nelson MANDELA sur légalité des hommes entre deux races et le combat auquel sont affrontés les chefs dEtat en Europe face à un certain populisme ? »
LE PRESIDENT : «Il y a 40 ans, des enfants mouraient dans ce quartier parce quils voulaient tout simplement être libres.
Il y a à peine 25 ans, MANDELA sortait de prison parce quil portait lidée toute simple quun homme en valait un autre.
Encore aujourdhui il y a des combats qui doivent être nommés et menés pour légalité entre les femmes et les hommes, pour la dignité des êtres humains, pour permettre que nous puissions vivre ensemble, pour éviter le racisme et la xénophobie.
Cela ne règle pas les questions quand on dit quil faut, avant tout, défendre les libertés, les principes, les valeurs. Si on nappréhende pas les grandes questions qui nous sont posées, y compris celle de la sécurité, celle de la vie ensemble, celle de limmigration, avec ses principes et ses valeurs, nous ne sommes pas fidèles, à notre histoire, à celle qui sest jouée là, et nous ne sommes pas capables de les résoudre. »