5 septembre 2013 - Seul le prononcé fait foi

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Interview de M. François Hollande, Président de la République, sur les objectifs du G20 de Saint-Petersbourg et sur l'usage d'armes chimiques en Syrie, à Saint-Petersbourg le 5 septembre 2013.

QUESTION : « Monsieur le Président, dites-nous : cest parti pour deux jours de consultations très intenses. Quels sont les objectifs de la France pendant ce G20 ? ».
LE PRESIDENT : « Lenjeu du G20, cest de continuer à mettre la pression pour quil y ait plus de croissance, plus demplois. Et là-dessus, les thèses françaises ont permis des résultats.
Cest également de franchir une étape supplémentaire dans la lutte contre la fraude fiscale à léchelle internationale et sur les principes de transparence. Cest davoir une régulation de la finance. Cest un thème que jai également porté, depuis plus dun an, et qui va trouver une part de sa traduction avec lappui dun bon nombre de pays.
Enfin, cest de pouvoir mettre la Conférence sur le climat que la France va organiser en 2015 au cur des prochains rendez-vous.
Mais, cest vrai, le G20 est dominé par ce qui se passe sur le plan international et par la crise syrienne. Nous aurons donc un certain nombre déchanges entre chefs dEtats par exemple, pour ce qui me concerne, avec Barack OBAMA comme avec Vladimir POUTINE pour que nous puissions avoir aussi des avancées sur le plan politique. Même si nous navons pas la même réponse, pour linstant, par rapport à lattaque chimique, nous devons tout faire pour quil y ait des solutions politiques.
Enfin, il y aura une rencontre, dans quelques heures, avec les Européens qui sont présents. Car je veux aussi que la condamnation que nous portons, par rapport à lattaque chimique qui a été commise par le régime, puisse être également manifestée par lensemble des Européens ».
QUESTION : « Monsieur le Président, justement du côté européen, M. Van ROMPUY a dit quil espérait avoir une voie commune en Europe. Est-ce que vous allez, vous, essayez de faire bouger M. POUTINE ? Est-ce que vous espérez rallier dautres Européens à votre position en faveur dune intervention ? ».
LE PRESIDENT : « Il y a déjà un large consensus, au plan européen, pour dire quune attaque chimique est inacceptable. Ensuite, les Européens veulent avoir des garanties quil y a bien eu, du côté du régime, cette responsabilité. Beaucoup attendent, notamment la mission des inspecteurs de lONU.
Nous allons donc faire en sorte que M. BAN Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, puisse délivrer le plus rapidement possible les résultats de lenquête des inspecteurs. Même si nous savons que cette enquête porte sur lexistence darmes chimiques, enfin lexistence de « produits chimiques », qui ont été, hélas, à lorigine de ce massacre, sans quil ait été clairement mandaté sur la recherche de la responsabilité.
Cest très important que les Européens qui sont présents aujourdhui au G20 soient ensemble sur la même position de condamner lutilisation des armes chimiques et de condamner le régime quil les a utilisées.
Ensuite, nous naurons pas forcément la même attitude. Pourquoi ? Parce quil y a des pays comme la France qui sont en capacité dintervenir et dautres qui, par leur situation ou par leur propre volonté, ne le veulent pas ou ne le peuvent pas. ».