14 juin 2013 - Seul le prononcé fait foi
Conférence de presse conjointe de MM. François Hollande, Président de la République, et Stephen Harper, Premier ministre du Canada, notamment sur les relations franco et euro-canadiennes et sur la situation en Syrie, à Paris le 14 juin 2013.
LE PRESIDENT - Mesdames et Messieurs, jai reçu une nouvelle fois, et cétait un plaisir, le Premier ministre du Canada, Stephen HARPER, et je lui ai renouvelé lamitié de la France et le souhait qui est le nôtre de multiplier encore nos échanges au cours des prochains mois. Nous aurons loccasion dailleurs de nous revoir dès lundi au sommet du G8.
Cette rencontre, qui avait été précédée par un diner avec le Premier ministre et Stephen HARPER, nous a permis dadopter « un programme de coopération renforcée », qui va être le cadre des relations entre la France et le Canada, à travers trois grandes priorités : la croissance et le développement £ la sécurité internationale et la défense £ la culture, la recherche, les échanges humains.
Cétait important que nous puissions donner cette cohérence à lensemble de nos coopérations qui, depuis longtemps, ont pu couvrir bon nombre de domaines, et là nous leur donnons un cadre.
Nous avons également évoqué la situation internationale, et jai rendu hommage au soutien que nous a apporté le Canada pour lintervention au Mali, soutien politique, soutien moral, soutien également logistique et matériel, puisque des avions avaient permis de transporter du matériel et des troupes.
Nous avons aussi la volonté, le Canada et la France, dassurer au Mali la perspective de développement, dès lors que nous avons franchi deux étapes essentielles. Lune cétait de chasser les terroristes, lautre dassurer la sécurité du territoire et maintenant, après les élections qui se tiendront à la date prévue, à la fin du mois de juillet, de permettre le développement du Mali.
Nous avons également évoqué la Syrie, où nous partageons les mêmes inquiétudes, et donc la même volonté de faire prévaloir une solution politique et en même temps de constater quil y a une recrudescence des atrocités en Syrie qui, nécessairement, appellera au G8 une discussion approfondie.
Nous avons aussi évoqué un sujet important pour la France et le Canada, ce sont les commémorations pour le 70ème anniversaire du débarquement, ce sera donc lannée prochaine, et du 100ème anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Je rappelle que le Canada avait rejoint les alliés et nous avait apportés, à ce moment tellement difficile de notre histoire, un soutien décisif. Jinviterais donc le Premier ministre, Stephen, à revenir en France pour ces cérémonies du débarquement.
Et, enfin, nous avons parlé de la négociation commerciale entre lEurope et le Canada. La France souhaite que cette négociation puisse être menée à bien, dautant plus quelle respecte un certain nombre de principes qui, vous le savez, tiennent à cur à la France depuis longtemps, pour ne pas dire toujours. Cest-à-dire avoir une négociation qui porte sur des domaines importants, qui permettent de développer les échanges et donc la croissance, mais qui excluent notamment les services audiovisuels, et qui affirment lexception culturelle. Et jai bon espoir que cette négociation pourra se conclure dans les prochains mois.
Voilà le sens de notre rencontre daujourdhui, et jai également répondu à une invitation venant du Premier ministre du Canada, à me rendre au Canada lannée prochaine.
M. STEPHEN HARPER - Merci, merci Monsieur le président. Permettez-moi de commencer en vous remerciant pour laccueil chaleureux et pour la cordiale hospitalité dont vous faites preuve à mon égard et à celui de toute la délégation canadienne. Je garde un bon souvenir de ma rencontre avec vous à Camp David, en mai dernier, à Paris en juin dernier, et au sommet de la Francophonie en octobre. Et en mars, cest avec plaisir que jai accueilli le Premier ministre AYRAULT à Ottawa lors de sa première visite officielle au Canada.
Le Canada et la France entretiennent une solide amitié ancrée dans lhistoire, une langue et des valeurs communes. Nos deux pays croient dans les libertés, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit. Nous sommes aussi dexcellents partenaires commerciaux.
Les échanges commerciaux annuels entre nos deux pays se chiffrent à plus de huit milliards de dollars. Mais il est encore possible délargir notre relation bilatérale commerciale. Une étude économique conjointe indique quun vase accord commercial entre le Canada et lUnion européenne ferait augmenter les échanges bilatéraux de 20%.
M. le président, ensemble nous travaillons aussi à améliorer la sécurité internationale, particulièrement en Libyee et au Mali. M. le président, au Mali vous faites preuve dun leadership exceptionnel, à un moment où personne dautre nintervenait. On peut difficilement exagérer limportance des mesures que la France a prises dans ce pays.
Bien sûr, le Canada a volontiers contribué à cet effort. Et naturellement nous sommes partenaires au sein du G8, de lOTAN et de la Francophonie. Aujourdhui, je suis heureux dannoncer quen vertu dun programme de coopération renforcée, la France et le Canada travailleront encore plus étroitement sur les enjeux dintérêt commun.
M. le président cette nouvelle initiative table sur une relation qui est déjà un modèle pour le reste du monde. Au titre de Premier ministre et au nom de tous les Canadiens et Canadiennes, je tiens à remercier le peuple français dêtre des partenaires si fiables ainsi que de si bons amis de longue date, quelque chose que nous célébrerons aux anniversaires de 2014, lannée prochaine, mais aussi avec votre visite.
M. le président encore une fois je souhaiterais vous remercier pour votre chaleureux accueil et votre hospitalité.
QUESTION - M. HARPER cette semaine, vous semblez être moins optimiste que le Premier ministre David CAMERON. Il a accordé 40 minutes de son temps aux journalistes pour leur dire que cela serait dommage si cet accord de libre-échange nétait pas conclu ce week-end. Vous nous avez accordé quatre minutes de votre temps cette semaine, vous avez dit que cela prendra le temps que cela prendra. Suite à votre rencontre avec M. CAMERON, suite à votre rencontre avec M. HOLLANDE, où en sommes-nous ? M. HOLLANDE, de quoi avez-vous parlé exactement ? Avez-vous abordé la question de la propriété intellectuelle ? Du buf canadien ? Quest-ce qui vous agace, quest-ce qui vous dérange exactement ?
M. STEPHEN HARPER - Juste pour répéter ma réponse, le Canada nétablit pas une date limite pour une telle entente.
Je pense quune telle approche nest pas dans notre intérêt. Evidemment, ces discussions sont importantes pour nos deux pays.
Nous avons beaucoup dintérêt et je pense que la France est depuis le début de cet exercice, un grand supporter dun accord de libre-échange. Evidemment, il y a beaucoup de dossiers, on ne va pas négocier en public, mais la réalité et que nous avons des grands gains avec un tel accord. Il est nécessaire pour nous de négocier à un point où nous sommes convaincus que nous aurons une entente qui est tout à fait dans le meilleur intérêt du Canada.
Jusquà ce moment, on a continué le processus.
Donc, pour répéter ce que je viens de dire, le Canada na pas de date butoir. Ce nest pas dans notre intérêt, nous allons continuer à négocier. Nous voulons que les choses aillent dans le sens de lintérêt supérieur des Canadiens.
Bien entendu, le président HOLLANDE et moi-même avons parlé de ces sujets. La France a beaucoup plaidé pour cet accord de libre-échange entre le Canada et la France, depuis le début, la France a été lun des pays en Europe qui a le plus promu cet accord. Bien entendu, les négociations sont toujours plus délicates dans certains domaines que dans dautres.
Mais nos deux pays ont beaucoup davantages à tirer de cet accord et nous allons continuer à travailler avec cet objectif en tête.
LE PRESIDENT Je partage ce qua dit le Premier ministre du Canada. Nous sommes dans une négociation. Il est bien compréhensible quà un moment, des obstacles apparaissent, des difficultés surgissent. Nous les connaissons dans plusieurs domaines et lessentiel cest davoir une volonté et dessayer de surmonter ce qui peut à un moment être délicat pour trouver la conclusion.
Le Premier ministre du Canada a raison de ne pas fixer de date limite, pour que nous puissions traiter les sujets comme il convient.
Je rappelle que cest la Commission européenne qui négocie au nom de lEurope et la France est attentive, notamment sur les sujets que vous avez évoqué : lagriculture, mais pas seulement lagriculture pour que nous puissions trouver un bon accord.
Si nous avons ouvert cette négociation, cest pour quelle puisse se conclure positivement pour le Canada et pour lEurope.
QUESTION Bonjour, ma question sadresse à vous M. le président, question française, mais dactualité aujourdhui sur les retraites. Je sais que la concertation va commencer la semaine prochaine, mais je voulais quand même avoir votre sentiment sur deux points qui intéressent les Français : Tout dabord, est-ce que vous êtes favorable au rapprochement des régimes privé-public, notamment sur les régimes spéciaux ? Il paraitrait que vous refusiez dy toucher dans la future réforme, est-ce que vous confirmez que cest bien le cas ?
LE PRESIDENT Je vous confirme quun rapport nous a été remis, je vous confirme quune concertation va souvrir, je vous confirme quune conférence sociale est prévue et donc les sujets seront abordés et avec le souhait de trouver une réforme de long terme. Pas simplement pour redresser les comptes immédiatement.
Il y a un déficit qui est prévu de 20 milliard en 2020, nous devons couvrir cette charge mais nous devons aussi offrir aux jeunes générations une perspective pour lavenir de leur retraite.
Cest dans cet esprit-là, de responsabilité, de justice, car il y a des inégalités à corriger, et defficacité.
Donc, nous faisons en sorte de respecter nos partenaires, en loccurrence les partenaires sociaux qui vont être bientôt associés, consultés, même si cest le Gouvernement et seulement le Gouvernement qui prendra la décision.
QUESTION M. le Premier ministre HARPER, apparemment il y a un consensus concernant lopposition syrienne et les armes chimique. Apparemment, certains pays décident de mettre de côté leurs préoccupations, notamment les Etats-Unis. Jaimerai savoir quelles sont vos préoccupations ? Et pour le président HOLLANDE, jaimerai savoir ce que vous aimeriez voir se produire en Syrie ?
M. STEPHEN HARPER Je pense que la preuve de lusage des armes chimiques par le gouvernement de la Syrie est conclusive, ils les ont utilisées à plusieurs reprises, cest une autre étape, un développement très dangereux, pas pour la Syrie seulement mais pour toute la région.
Jusquà maintenant notre aide est humanitaire et pour des actions de sécurité, militaires, évidemment nous travaillerons ensemble avec nos partenaires, nos alliés de lOTAN. Le Président HOLLANDE et moi nous avons eu des discussions très pertinentes sur cette situation, je pense que notre analyse, nos perspectives sont plus ou moins les mêmes, et jattends avec impatience de telles discussions avec nos autres alliés au G8 cette semaine.
LE PRESIDENT - La Maison-Blanche a confirmé ce que la France savait déjà, cest-à-dire la présence darmes chimiques et leur utilisation, même si nous nen connaissons pas lampleur. Cette révélation confirme bien aussi la pression que nous devons exercer sur le régime de Bachar el-ASSAD. Et nous devons faire comprendre quil ny a pas dautre issue quune issue politique avec les conséquences que le Premier ministre canadien a tirées, cest-à-dire le départ de Bachar el-ASSAD.
Nous devons aussi exercer une pression, y compris sur le plan militaire, cest la raison pour laquelle la France a plusieurs fois posé un certain nombre de principes, tout en demandant à lopposition syrienne dêtre particulièrement claire sur ses orientations et sur lutilisation possible des armes dont elle pourrait être bénéficiaire. Mais au G8, où il y a la présence de la Russie, nous ferons apparaître les dangers dune prolongation des massacres qui se produisent aujourdhui, et des risques de radicalité ou de radicalisation des deux côtés.
QUESTION - Une question sur une grande entreprise française, France Telecom, Monsieur le Président. Il semble difficile pour Stéphane RICHARD de rester en poste dans des conditions actuelles, quel mandant allez-vous donner aux représentants de lEtat du conseil dadministration ? Et je voulais aussi savoir si vous aviez évoqué ensemble le litige franco-canadien concernant lextension du plateau continental au large de Saint-Pierre-et-Miquelon, merci. »
LE PRESIDENT - Nous navons pas évoqué la dernière question, pas plus que la première. Sur la position qui sera celle des administrateurs, un conseil est prévu lundi, et nous ferons connaître lundi notre décision. Je vous rappelle quelle sera prise en fonction dun seul critère, lintérêt de lentreprise, de ses salariés et de ses clients.
M. STEPHEN HARPER - Quelle est la question encore ?
LE PRESIDENT - Sur le plateau continental de Saint-Pierre-et-Miquelon.
M. STEPHEN HARPER- Nous avons discuté de cet enjeu hier soir avec le Premier ministre AYRAULT. Vous savez très bien, il y a eu une décision dans les années 1990 sur cette question des limites de Saint-Pierre-et-Miquelon, et pour le Canada nous sommes guidés par cette décision.
LE PRESIDENT - Quand je disais que nous nen avions pas parlé, cétait entre nous deux. Merci beaucoup.
M. STEPHEN HARPER - Merci à tout le monde.
Cette rencontre, qui avait été précédée par un diner avec le Premier ministre et Stephen HARPER, nous a permis dadopter « un programme de coopération renforcée », qui va être le cadre des relations entre la France et le Canada, à travers trois grandes priorités : la croissance et le développement £ la sécurité internationale et la défense £ la culture, la recherche, les échanges humains.
Cétait important que nous puissions donner cette cohérence à lensemble de nos coopérations qui, depuis longtemps, ont pu couvrir bon nombre de domaines, et là nous leur donnons un cadre.
Nous avons également évoqué la situation internationale, et jai rendu hommage au soutien que nous a apporté le Canada pour lintervention au Mali, soutien politique, soutien moral, soutien également logistique et matériel, puisque des avions avaient permis de transporter du matériel et des troupes.
Nous avons aussi la volonté, le Canada et la France, dassurer au Mali la perspective de développement, dès lors que nous avons franchi deux étapes essentielles. Lune cétait de chasser les terroristes, lautre dassurer la sécurité du territoire et maintenant, après les élections qui se tiendront à la date prévue, à la fin du mois de juillet, de permettre le développement du Mali.
Nous avons également évoqué la Syrie, où nous partageons les mêmes inquiétudes, et donc la même volonté de faire prévaloir une solution politique et en même temps de constater quil y a une recrudescence des atrocités en Syrie qui, nécessairement, appellera au G8 une discussion approfondie.
Nous avons aussi évoqué un sujet important pour la France et le Canada, ce sont les commémorations pour le 70ème anniversaire du débarquement, ce sera donc lannée prochaine, et du 100ème anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Je rappelle que le Canada avait rejoint les alliés et nous avait apportés, à ce moment tellement difficile de notre histoire, un soutien décisif. Jinviterais donc le Premier ministre, Stephen, à revenir en France pour ces cérémonies du débarquement.
Et, enfin, nous avons parlé de la négociation commerciale entre lEurope et le Canada. La France souhaite que cette négociation puisse être menée à bien, dautant plus quelle respecte un certain nombre de principes qui, vous le savez, tiennent à cur à la France depuis longtemps, pour ne pas dire toujours. Cest-à-dire avoir une négociation qui porte sur des domaines importants, qui permettent de développer les échanges et donc la croissance, mais qui excluent notamment les services audiovisuels, et qui affirment lexception culturelle. Et jai bon espoir que cette négociation pourra se conclure dans les prochains mois.
Voilà le sens de notre rencontre daujourdhui, et jai également répondu à une invitation venant du Premier ministre du Canada, à me rendre au Canada lannée prochaine.
M. STEPHEN HARPER - Merci, merci Monsieur le président. Permettez-moi de commencer en vous remerciant pour laccueil chaleureux et pour la cordiale hospitalité dont vous faites preuve à mon égard et à celui de toute la délégation canadienne. Je garde un bon souvenir de ma rencontre avec vous à Camp David, en mai dernier, à Paris en juin dernier, et au sommet de la Francophonie en octobre. Et en mars, cest avec plaisir que jai accueilli le Premier ministre AYRAULT à Ottawa lors de sa première visite officielle au Canada.
Le Canada et la France entretiennent une solide amitié ancrée dans lhistoire, une langue et des valeurs communes. Nos deux pays croient dans les libertés, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit. Nous sommes aussi dexcellents partenaires commerciaux.
Les échanges commerciaux annuels entre nos deux pays se chiffrent à plus de huit milliards de dollars. Mais il est encore possible délargir notre relation bilatérale commerciale. Une étude économique conjointe indique quun vase accord commercial entre le Canada et lUnion européenne ferait augmenter les échanges bilatéraux de 20%.
M. le président, ensemble nous travaillons aussi à améliorer la sécurité internationale, particulièrement en Libyee et au Mali. M. le président, au Mali vous faites preuve dun leadership exceptionnel, à un moment où personne dautre nintervenait. On peut difficilement exagérer limportance des mesures que la France a prises dans ce pays.
Bien sûr, le Canada a volontiers contribué à cet effort. Et naturellement nous sommes partenaires au sein du G8, de lOTAN et de la Francophonie. Aujourdhui, je suis heureux dannoncer quen vertu dun programme de coopération renforcée, la France et le Canada travailleront encore plus étroitement sur les enjeux dintérêt commun.
M. le président cette nouvelle initiative table sur une relation qui est déjà un modèle pour le reste du monde. Au titre de Premier ministre et au nom de tous les Canadiens et Canadiennes, je tiens à remercier le peuple français dêtre des partenaires si fiables ainsi que de si bons amis de longue date, quelque chose que nous célébrerons aux anniversaires de 2014, lannée prochaine, mais aussi avec votre visite.
M. le président encore une fois je souhaiterais vous remercier pour votre chaleureux accueil et votre hospitalité.
QUESTION - M. HARPER cette semaine, vous semblez être moins optimiste que le Premier ministre David CAMERON. Il a accordé 40 minutes de son temps aux journalistes pour leur dire que cela serait dommage si cet accord de libre-échange nétait pas conclu ce week-end. Vous nous avez accordé quatre minutes de votre temps cette semaine, vous avez dit que cela prendra le temps que cela prendra. Suite à votre rencontre avec M. CAMERON, suite à votre rencontre avec M. HOLLANDE, où en sommes-nous ? M. HOLLANDE, de quoi avez-vous parlé exactement ? Avez-vous abordé la question de la propriété intellectuelle ? Du buf canadien ? Quest-ce qui vous agace, quest-ce qui vous dérange exactement ?
M. STEPHEN HARPER - Juste pour répéter ma réponse, le Canada nétablit pas une date limite pour une telle entente.
Je pense quune telle approche nest pas dans notre intérêt. Evidemment, ces discussions sont importantes pour nos deux pays.
Nous avons beaucoup dintérêt et je pense que la France est depuis le début de cet exercice, un grand supporter dun accord de libre-échange. Evidemment, il y a beaucoup de dossiers, on ne va pas négocier en public, mais la réalité et que nous avons des grands gains avec un tel accord. Il est nécessaire pour nous de négocier à un point où nous sommes convaincus que nous aurons une entente qui est tout à fait dans le meilleur intérêt du Canada.
Jusquà ce moment, on a continué le processus.
Donc, pour répéter ce que je viens de dire, le Canada na pas de date butoir. Ce nest pas dans notre intérêt, nous allons continuer à négocier. Nous voulons que les choses aillent dans le sens de lintérêt supérieur des Canadiens.
Bien entendu, le président HOLLANDE et moi-même avons parlé de ces sujets. La France a beaucoup plaidé pour cet accord de libre-échange entre le Canada et la France, depuis le début, la France a été lun des pays en Europe qui a le plus promu cet accord. Bien entendu, les négociations sont toujours plus délicates dans certains domaines que dans dautres.
Mais nos deux pays ont beaucoup davantages à tirer de cet accord et nous allons continuer à travailler avec cet objectif en tête.
LE PRESIDENT Je partage ce qua dit le Premier ministre du Canada. Nous sommes dans une négociation. Il est bien compréhensible quà un moment, des obstacles apparaissent, des difficultés surgissent. Nous les connaissons dans plusieurs domaines et lessentiel cest davoir une volonté et dessayer de surmonter ce qui peut à un moment être délicat pour trouver la conclusion.
Le Premier ministre du Canada a raison de ne pas fixer de date limite, pour que nous puissions traiter les sujets comme il convient.
Je rappelle que cest la Commission européenne qui négocie au nom de lEurope et la France est attentive, notamment sur les sujets que vous avez évoqué : lagriculture, mais pas seulement lagriculture pour que nous puissions trouver un bon accord.
Si nous avons ouvert cette négociation, cest pour quelle puisse se conclure positivement pour le Canada et pour lEurope.
QUESTION Bonjour, ma question sadresse à vous M. le président, question française, mais dactualité aujourdhui sur les retraites. Je sais que la concertation va commencer la semaine prochaine, mais je voulais quand même avoir votre sentiment sur deux points qui intéressent les Français : Tout dabord, est-ce que vous êtes favorable au rapprochement des régimes privé-public, notamment sur les régimes spéciaux ? Il paraitrait que vous refusiez dy toucher dans la future réforme, est-ce que vous confirmez que cest bien le cas ?
LE PRESIDENT Je vous confirme quun rapport nous a été remis, je vous confirme quune concertation va souvrir, je vous confirme quune conférence sociale est prévue et donc les sujets seront abordés et avec le souhait de trouver une réforme de long terme. Pas simplement pour redresser les comptes immédiatement.
Il y a un déficit qui est prévu de 20 milliard en 2020, nous devons couvrir cette charge mais nous devons aussi offrir aux jeunes générations une perspective pour lavenir de leur retraite.
Cest dans cet esprit-là, de responsabilité, de justice, car il y a des inégalités à corriger, et defficacité.
Donc, nous faisons en sorte de respecter nos partenaires, en loccurrence les partenaires sociaux qui vont être bientôt associés, consultés, même si cest le Gouvernement et seulement le Gouvernement qui prendra la décision.
QUESTION M. le Premier ministre HARPER, apparemment il y a un consensus concernant lopposition syrienne et les armes chimique. Apparemment, certains pays décident de mettre de côté leurs préoccupations, notamment les Etats-Unis. Jaimerai savoir quelles sont vos préoccupations ? Et pour le président HOLLANDE, jaimerai savoir ce que vous aimeriez voir se produire en Syrie ?
M. STEPHEN HARPER Je pense que la preuve de lusage des armes chimiques par le gouvernement de la Syrie est conclusive, ils les ont utilisées à plusieurs reprises, cest une autre étape, un développement très dangereux, pas pour la Syrie seulement mais pour toute la région.
Jusquà maintenant notre aide est humanitaire et pour des actions de sécurité, militaires, évidemment nous travaillerons ensemble avec nos partenaires, nos alliés de lOTAN. Le Président HOLLANDE et moi nous avons eu des discussions très pertinentes sur cette situation, je pense que notre analyse, nos perspectives sont plus ou moins les mêmes, et jattends avec impatience de telles discussions avec nos autres alliés au G8 cette semaine.
LE PRESIDENT - La Maison-Blanche a confirmé ce que la France savait déjà, cest-à-dire la présence darmes chimiques et leur utilisation, même si nous nen connaissons pas lampleur. Cette révélation confirme bien aussi la pression que nous devons exercer sur le régime de Bachar el-ASSAD. Et nous devons faire comprendre quil ny a pas dautre issue quune issue politique avec les conséquences que le Premier ministre canadien a tirées, cest-à-dire le départ de Bachar el-ASSAD.
Nous devons aussi exercer une pression, y compris sur le plan militaire, cest la raison pour laquelle la France a plusieurs fois posé un certain nombre de principes, tout en demandant à lopposition syrienne dêtre particulièrement claire sur ses orientations et sur lutilisation possible des armes dont elle pourrait être bénéficiaire. Mais au G8, où il y a la présence de la Russie, nous ferons apparaître les dangers dune prolongation des massacres qui se produisent aujourdhui, et des risques de radicalité ou de radicalisation des deux côtés.
QUESTION - Une question sur une grande entreprise française, France Telecom, Monsieur le Président. Il semble difficile pour Stéphane RICHARD de rester en poste dans des conditions actuelles, quel mandant allez-vous donner aux représentants de lEtat du conseil dadministration ? Et je voulais aussi savoir si vous aviez évoqué ensemble le litige franco-canadien concernant lextension du plateau continental au large de Saint-Pierre-et-Miquelon, merci. »
LE PRESIDENT - Nous navons pas évoqué la dernière question, pas plus que la première. Sur la position qui sera celle des administrateurs, un conseil est prévu lundi, et nous ferons connaître lundi notre décision. Je vous rappelle quelle sera prise en fonction dun seul critère, lintérêt de lentreprise, de ses salariés et de ses clients.
M. STEPHEN HARPER - Quelle est la question encore ?
LE PRESIDENT - Sur le plateau continental de Saint-Pierre-et-Miquelon.
M. STEPHEN HARPER- Nous avons discuté de cet enjeu hier soir avec le Premier ministre AYRAULT. Vous savez très bien, il y a eu une décision dans les années 1990 sur cette question des limites de Saint-Pierre-et-Miquelon, et pour le Canada nous sommes guidés par cette décision.
LE PRESIDENT - Quand je disais que nous nen avions pas parlé, cétait entre nous deux. Merci beaucoup.
M. STEPHEN HARPER - Merci à tout le monde.