3 février 2013 - Seul le prononcé fait foi

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Déclarations conjointes de MM. François Hollande, Président de la République, et Mario Monti, Président du Conseil de la République d'Italie, sur les relations franco-italiennes et sur la construction européenne, à Paris le 3 février 2013.

LE PRESIDENT : « Mesdames et Messieurs, jai reçu une nouvelle fois Mario MONTI. Je dis une nouvelle fois parce que depuis maintenant plus de 8 mois, nos contacts se sont multipliés et nos rencontres également. Je dois dire que la coopération entre la France et lItalie sur les enjeux européens, mais pas seulement, sur les questions internationales aussi est dun niveau exceptionnel.
Cela tient à une relation personnelle, sûrement. Cela tient aussi à des choix politiques que nous avons pris et qui sont ceux de la croissance et de la stabilité. De la croissance, parce que lItalie a soutenu le pacte que javais proposé au mois de juin. De la stabilité parce que Mario MONTI a été de ceux, dans ce Conseil européen du mois de juin, qui a insisté pour que nous puissions trouver des mécanismes qui assurent, aux pays qui pouvaient en avoir besoin, les moyens indispensables pour leur venir en soutien.
Résultat : il y a maintenant dans la zone euro une confiance qui peut être soulignée, puisque les marchés ont salué peut-être même avec ampleur et excès par le niveau de leuro, la confiance quils accordaient aux pays qui composent la zone. Il y a aussi des efforts importants qui ont été réalisés par nos pays respectifs en matière de maîtrise des comptes publics et de soutien à linnovation et à la compétitivité qui expliquent aussi ce résultat.
Mais aujourdhui, nous faisons face à un choix qui va venir et qui est celui du budget pour lEurope, ce que lon appelle « les perspectives financières ». Là-dessus, nous constatons que la négociation est très difficile parce quelle touche sûrement à une conception de lEurope, fondée à nos yeux sur la solidarité et la croissance £ mais également à des intérêts nationaux. Et il est bien légitime que chaque chef dEtat ou de gouvernement défende les siens au Conseil européen.
Nous faisons donc tout pour que, lors du prochain Conseil, nous puissions trouver un accord. Les conditions ne sont pas encore à ces heures réunies. Mais il nous reste encore quelques jours, et jimagine une nuit entière, pour aboutir aux résultats que nous souhaitons tous, cest-à-dire une négociation réussie sur les perspectives financières.
Je voudrais terminer mon propos introductif en évoquant la situation au Mali. Jen reviens et je veux saluer lappui des Européens à cette initiative et notamment de lItalie. Il y a des formateurs qui vont être bientôt sur place certains le sont déjà et qui permettront à larmée malienne de poursuivre la mission qui est la sienne, cest-à-dire de permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale, les forces françaises laissant la place à la mission internationale de soutien au Mali (MISMA) le moment venu.
Je sais quen Italie, pour des raisons que chacun peut comprendre il y a des élections très bientôt il na pas été possible denvoyer les formateurs. Mais ce qui compte en ce moment, au-delà du nombre de formateurs, cest lappui politique et je lai reçu une nouvelle fois de lItalie.
Tels étaient les quelques propos introductifs que je voulais évoquer devant vous ».
LE PRESIDENT DU CONSEIL : « Merci beaucoup Monsieur le Président pour votre disponibilité à me rencontrer un dimanche après-midi, bien que vous reveniez de votre voyage courageux au Mali. LItalie réaffirme son soutien politique que le Président vient dévoquer.
Lobjectif de notre rencontre est de préparer le Conseil européen de jeudi et vendredi prochains à Bruxelles relatif au futur cadre financier européen pour cette année. Il sagit dune décision de taille qui pourra avoir une influence positive pour lUnion européenne pour la période 2014-2020.
Il sagit dun thème très important dont jai parlé, les jours et les semaines passés, avec le Président Herman Van ROMPUY et avec la chancelière Angela MERKEL à Berlin. Jai parlé avec le Président de la Commission M. BARROSO.
Il me semble quil est de bon sens que la Commission européenne puisse avoir un budget commun visant à soutenir la croissance économique et qui puisse donner stabilité, sécurité aux politiques européennes pourvu quil y ait une valeur ajoutée et des économies déchelle faites au niveau européen par rapport aux dépenses nationales. Je pense que la contribution nette de chaque pays membre doit être à la hauteur de la situation économique de chaque pays, compte tenu de la crise financière qui a sévi pour certains plus que pour dautres.
Dans les bilans 2007-2013, lItalie a toujours beaucoup payé entre les fonds versés et les recettes au point dêtre en 2012 le premier contributeur net. Jespère que lon pourra trouver un accord la semaine prochaine en essayant de respecter le paquet que lon a eu du mal à négocier au mois de novembre. Mais jespère que le système qui en découlera sera plus juste.
Je voudrais dire une dernière chose. Depuis larrivée de François HOLLANDE à la présidence de la République, la collaboration entre la France et lItalie, au niveau des chefs dEtat et de gouvernement ainsi quau niveau des deux gouvernements, sest distinguée par une vision commune sur les thèmes bilatéraux ainsi que sur les politiques économiques et sociales nécessaires à notre Europe.
Notre très forte collaboration a permis davancer rapidement et concrètement grâce à ladoption du pacte pour la croissance, grâce à la question financière et des titres dEtat dans lEurozone et les décisions pour une prompte réalisation de lUnion bancaire. On a remarqué que la France, lAllemagne et lItalie, en travaillant ensemble avec leurs différentes sensibilités mais dans le cadre communautaire, peuvent donner une impulsion forte aux politiques européennes.
Merci Monsieur le Président ».