15 novembre 2012 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration conjointe de MM. François Hollande, Président de la République, et Ollanta Humala, président de la République du Pérou, sur les relations franco-péruviennes, à Paris le 15 novembre 2012.

LE PRESIDENT : « J'ai reçu ce matin pour un entretien suivi d'un déjeuner le Président du Pérou. C'était pour nous un moment important parce que les relations entre nos deux pays, fondées sur l'Histoire, le sont également sur des échanges culturels et économiques. Nous avons convenu que ces échanges peuvent prendre une autre dimension. La meilleure preuve, c'est que l'Agence Française de Développement étendra son champ de compétences au Pérou et que l'accord commercial qui a été passé entre l'Union Européenne et le Pérou, comme avec la Colombie, donnera encore une nouvelle ampleur à nos échanges.
Nous avons également signé un accord sur les échanges d'étudiants, et notamment d'étudiants Péruviens boursiers, pour leur assurer le meilleur accueil et garantir une reconnaissance mutuelle de diplômes. Nous veillons également à ce que les entreprises françaises puissent investir encore d'avantage au Pérou et que toutes les facilités leur soient données -- c'est ce que m'a dit le Président -- notamment dans les domaines des infrastructures, de l'énergie mais également de l'urbanisme et de la ville. Nous ferons en sorte que ces entreprises puissent être appuyées et soutenues, parce qu'il y a des opportunités de développement au Pérou.
Nous avons également abordé la question du réchauffement climatique qui intéresse l'Amérique latine comme l'Europe et particulièrement le Pérou. Nous préparons ensemble les rendez-vous qui viennent, notamment la négociation sur les changements climatiques. Nous aurons des échanges constants, y compris des rencontres sur place, pour que nous puissions mobiliser aussi bien l'Europe que l'Amérique latine sur ce rendez-vous et cet enjeu.
Un dernier point que nous avons également traité -- ce n'est pas la première fois que je le fais avec des chefs d'Etat et de gouvernement : la question du trafic de drogue. Je veux faire de la lutte contre le trafic de drogue un enjeu international majeur. Une lutte doit être menée à ce niveau parce que cela intéresse à la fois les pays hélas producteurs, les pays malheureusement consommateurs mais aussi ceux qui sont, par leur territoire, des lieux de transit et de trafic. Je pense notamment à l'Afrique de l'ouest. C'est donc une cause mondiale sur laquelle nous devons travailler les uns et les autres.
Enfin, j'ai été amicalement invité à venir au Pérou et j'ai répondu favorablement à cette invitation. Je veux encore remercier le Président. Il va avoir un agenda chargé puisqu'il va être reçu par les Présidents de nos deux Assemblées et également par le maire de Paris. Il y a également eu des échanges ministériels tout à fait fructueux. C'était donc une visite à la fois amicale, parce que nous partageons un certain nombre de priorités communes, et une visite tout à fait précieuse sur le plan des relations entre nos deux pays ».
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU PEROU : « Merci. Je souhaite tout d'abord féliciter le président HOLLANDE pour sa capacité de synthèse. Il a su résumer très rapidement les nombreux thèmes que nous avons abordés aussi bien au cours de la réunion que du déjeuner.
La visite d'aujourd'hui marque l'ouverture d'une nouvelle étape dans les relations entre la France et le Pérou qui entretiennent des liens historiques. Nous allons développer nos relations institutionnelles et notre coopération. J'en veux pour exemple la quantité de péruviens qui vivent ici.
Merci au Président d'avoir accepté mon invitation. Je crois que c'est un fait très important, car le dernier Président français à avoir rendu visite au Pérou était le général De GAULLE. Je crois aussi que cette visite sera fondamentale pour renforcer l'amitié entre le peuple péruvien et le peuple français.
Nous avons constaté notre convergence en matière de lutte contre le trafic de drogues. Je crois qu'il s'agit là d'un devoir et d'une tâche qui doit rassembler les pays producteurs, les pays consommateurs et les pays de transit. Nous devons prendre à cet égard des mesures conjointes pour faire face à ce fléau, qui peut potentiellement toucher n'importe quelle famille du monde. Nous avons, comme le Président l'a dit, également parlé du réchauffement climatique. La région andine est l'une des premières à en souffrir en raison du dégel des glaciers andins.
Je souhaite donc remercier le Président pour cette volonté politique qu'il a montré de coopérer encore davantage avec nous, aussi bien à travers l'Agence française de développement, qu'à travers la création de bourses d'études, pour que les étudiants péruviens puissent avoir accès aux meilleures études, ici en France, et développer ainsi les capacités dont l'Amérique latine au sens large a tellement besoin. Nous sommes également convenus de renforcer notre coopération en matière d'éducation, de santé, de développement durable, pour ce qui concerne par exemple les ressources hydrauliques.
Le Pérou fait des efforts - nous l'avons dit - sur la sécurité juridique et macroéconomique, afin d'instaurer la confiance en l'Etat et que les entreprises françaises puissent venir travailler chez nous, sur les grands projets comme les infrastructures, les services, le tourisme, etc. Le Pérou est très demandeur de ces efforts-là, grâce à une croissance soutenue de plus de 6% depuis 10 ans maintenant. Nous avons donc besoin de travailler, de développer ces priorités que sont l'énergie ou les infrastructures. Nous avons également parlé des thèmes régionaux et partagé nos visions de l'Amérique latine ou de la zone euro. Nous avons donc échangé nos idées.
Merci au Président, merci à l'Etat français pour cet accueil. Je crois qu'aujourd'hui marque le début d'une nouvelle relation entre nos deux pays, qui entretiennent des liens historiques. Merci monsieur le Président pour votre accueil et la joie exprimée. Merci beaucoup ».