17 octobre 2012 - Seul le prononcé fait foi

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Déclarations conjointes de MM. François Hollande, Président de la République, et Enrique Peña Nieto, Président de la République mexicaine, sur les relations franco-mexicaines, à Paris le 17 Octobre 2012.

LE PRESIDENT -- Mesdames, Messieurs, j'ai accueilli le Président élu du Mexique, je lui ai dit combien nous étions attachés à la relation entre nos deux pays, qui avaient pu connaitre dans le passé un certain nombre de hauts et de bas, mais que nous devions désormais situer au plus haut.
Nous avons abordé les questions politiques qui sont celles de l'état du monde car le Mexique est, comme la France, attaché à la paix. Nous avons surtout défini ce que pourrait être un nouveau partenariat stratégique, entre la France et le Mexique, notamment sur de grandes questions comme celles de l'environnement, du développement, sur lesquelles le nouveau Président élu veut inscrire la marque de son pays.
Nous avons également souhaité, qu'entre nos entreprises, il puisse y avoir des coopérations qui puissent se constituer notamment dans des domaines comme l'énergie, l'environnement et les transports.
Nous avons aussi, sur le plan culturel, une véritable obligation. Nous avons des liens, nous avons des échanges -- l'année du Mexique n'a pas pu se dérouler comme il était prévu. L'objectif que nous avons, c'est de relancer, le moment venu, de grandes initiatives culturelles entre nos deux pays.
Enfin, j'ai accepté bien volontiers l'invitation qui m'a été faite de me rendre au Mexique en 2014. Cela correspondra d'ailleurs à un évènement qui s'était produit il y a 50 ans où un président de la République -- et ce n'était pas n'importe lequel, c'était le général de GAULLE -- avait fait un grand voyage en Amérique latine. Il s'était notamment rendu au Mexique où il avait prononcé plusieurs discours qui ont marqué bien des esprits dans les générations qui les ont suivis.
Voilà le sens de l'amitié que nous avons rappelée, de la volonté qui est la nôtre, dès que le Président élu sera installé, de donner une impulsion nouvelle à la force, à l'intensité de la relation entre la France et le Mexique.
Enrique PENA NIETO -- Comme vient de le dire le Président HOLLANDE, nous avons eu un échange extrêmement positif, qui nous a permis de constater que nous avions beaucoup de convergences entre nous. Je voudrais tout d'abord, M. le Président, vous remercier une fois encore, vous exprimer ma gratitude en ce qui concerne la façon dont vous nous avez accueillis, avec tant de gentillesse, avec tant de chaleur, avec tant d'égard au cours de cette visite de travail que nous effectuons en France.
Comme vous l'avez dit, M. le Président, nous avons abordé beaucoup de questions différentes en vue de la relance des relations, qui doivent être de bonnes relations, qui l'ont déjà été, mais qui peuvent être encore meilleures dans l'avenir entre la France et le Mexique. Nous voulons en fait, vous et moi, contribuer à ce que ces relations soient encore meilleures, qu'elles soient fructueuses et qu'elles soient bonnes et profitables pour les peuples de nos deux pays et cela grâce à un développement des échanges entre hommes d'affaires, des échanges commerciaux, des échanges culturels et des échanges en matière d'éducation.
Je voudrais souligner que j'ai demandé, tout particulièrement au Président HOLLANDE, sa coopération en matière de gendarmerie. En effet, je souhaiterais énormément que le Président HOLLANDE et son Gouvernement puissent apporter au Mexique leur collaboration pour voir comment nous pourrions créer, chez nous, une gendarmerie nationale, en prenant naturellement en considération notre propre réalité.
Nous pensons que le modèle français, le modèle traditionnel français de la gendarmerie, est le bon modèle. C'est ce que nous souhaitons. Pourquoi ? Parce que nous pensons qu'il est fondamental qu'il y ait davantage de présence des forces de sécurité sur tous les points de notre territoire et tout particulièrement dans les petites agglomérations, les moyennes agglomérations. Ainsi, il pourra y avoir une coopération avec la police locale et dans le cadre du gouvernement fédéral.
Je le répète, nous souhaitons suivre le modèle français, c'est une référence pour nous à partir de nos propres caractéristiques. J'ai demandé cela au Président HOLLANDE, qui a eu la bonté de l'accepter et d'offrir la coopération de la France.
Nous avons également parlé de beaucoup d'autres choses, comme je le disais déjà, mais nous avons évoqué notamment la création de ce que nous pourrions appeler « un Conseil de haut niveau ». Conseil de haut niveau, qui réunirait des responsables du secteur public et des responsables du secteur privé. Cela afin que ce Conseil puisse véritablement examiner toutes les possibilités qui existent pour que nos relations se développent encore et soient des relations de plus en plus fraternelles. Vous voyez, nous avons parlé de beaucoup, beaucoup de sujets, mais là c'est une sujet particulièrement important puisque ceci nous permettra d'avoir davantage de présence des forces de sécurité des deux côtés.
Justement, nous pensons inscrire tout cela dans le cadre de la relance des relations bilatérales, relations qui ont toujours été bonnes et fraternelles et qui peuvent l'être encore davantage.
Nous avons été tout à fait d'accord en ce qui concerne ce Conseil de haut niveau, qui pourrait donc orienter le secteur public comme le secteur privé en la matière.
Nous avons abordé une question -- la question qui en fait a été un obstacle entre nos deux pays, je veux parler de l'affaire CASSEZ. A l'heure actuelle, comme vous le savez bien, l'affaire CASSEZ est entre les mains de la Cour suprême de justice. Ce que je peux dire dès maintenant, c'est que nous respecterons scrupuleusement la ou les décisions qui seront prises par la Cour suprême de justice.
Je pense que cela a marqué les relations entre nos deux pays, dernièrement, et je pense qu'il y a tant de raisons pour que nous développions nos relations et la fraternité qui existent entre nos deux pays, que véritablement, il faut passer à autre chose. Le Président HOLLANDE en a été tout à fait d'accord.
Il y a encore autre chose qu'il faut que je vous dise, c'est que j'ai invité le Président HOLLANDE à se rendre dans mon pays en 2014. Je dois dire que très aimablement, il a déjà accepté l'invitation. C'est ainsi qu'il pourra venir à une période qui est particulièrement remarquable puisque ce sera cinquante ans après la visite d'un autre président, en 1964, à savoir le général Charles de GAULLE.
Nous aurons l'honneur de sa présence et nous le remercions infiniment comme nous le remercions une fois encore de ses égards, de sa chaleur, de son accueil, de tout ce qu'il nous a apporté.
LE PRESIDENT -- Avant de prendre congé du Président élu du Mexique, je voulais le remercier tout particulièrement pour la franchise qui a été la sienne et la délicatesse même dont il a fait preuve, en évoquant, dès le début de notre entretien, la situation douloureuse de Florence CASSEZ. Les principes qu'il a posés sont également ceux de la France : l'indépendance de la Justice. Nous faisons donc confiance à la Cour suprême pour en terminer avec cette situation que nous jugeons douloureuse mais qui est dans la main -- et dans la seule main -- de la justice mexicaine. Voilà ce qui nous a aussi rapprochés. C'est une nouvelle page que nous allons écrire, la France et le Mexique, et je remercie le Président d'avoir contribué à la relance que nous allons engager dans la relation entre la France et le Mexique.