Mercredi 20 juilleet, le Président de la République s'est entretenu avec le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud ABBAS, à l’occasion d’un déjeuner de travail au Palais de l’Elysée.

Ils ont échangé sur la situation dans les Territoires palestiniens, et notamment les voies possibles pour une reprise des négociations en vue d’aboutir à une paix juste et durable dans la région.

Il ont également abordé la crise alimentaire causée par l’agression russe contre l’Ukraine, touchant de manière particulièrement forte les pays du Moyen-Orient.

Revoir la déclaration conjointe :

20 juillet 2022 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.

Mesdames Messieurs les ministres, 
Mesdames Messieurs les ambassadeurs, 
Mesdames Messieurs, 

Je suis très heureux et honoré d’accueillir le Président de l’Autorité palestinienne. Cher Mahmoud ABBAS, vous m’aviez reçu à Ramallah en janvier 2020 et je me réjouis de vous recevoir aujourd’hui à Paris. Votre visite illustre à la fois, la longue amitié qui réunit Palestiniens et Français, et notre volonté commune de travailler ensemble pour ouvrir un chemin vers la paix et renforcer notre relation. Je parle de paix mais je dois malheureusement rappeler que votre visite intervient à un moment crucial, car la guerre, en effet, est revenue sur le continent européen. 

Cher Mahmoud ABBAS, votre visite en France intervient aussi alors que les tensions, la violence, le terrorisme, perdurent au Proche-Orient. Elle intervient alors que la situation à Jérusalem et dans les territoires palestiniens reste plus que préoccupante. Grâce à vos efforts et à ceux de nos principaux partenaires, y compris Israël, une escalade de violence de l'ampleur de celle que nous avions connue en mai 2021 a pu être évitée. Mais pour combien de temps encore ? Nous le savons tous les deux, nous le savons tous, une nouvelle spirale meurtrière peut s'enclencher à tout moment. Pour conjurer durablement cette menace qui pèse au quotidien, qui mine la vie des Palestiniens comme la vie des Israéliens, il nous faut agir. Il nous faut traiter les causes politiques profondes d'une situation dont le blocage a trop duré. 

À court terme, nous le savons, cela passe d'abord par la fin des mesures unilatérales sur le terrain. Je pense notamment aux évictions de familles palestiniennes, de démolition, à la politique de colonisation, contraires au droit international et qui éloignent la possibilité d'établir un Etat palestinien vivant en paix aux côtés d'Israël. Cela passe aussi — et j'ai eu l'occasion de le dire à l'occasion de la visite du Premier ministre israélien, il y a deux semaines maintenant — par la reprise d'un dialogue politique direct entre les Israéliens et les Palestiniens. C'est un chemin exigeant, semé d'embûches, mais je sais également que nous n'avons pas d'autre alternative que de relancer nos efforts de paix, car il en va de l'intérêt direct des deux peuples et de leur sécurité. Nous sommes, vous le savez, attachés à cette sécurité de l'un et de l'autre. À cette fin, il nous faut travailler ensemble, avec tous les partenaires de bonne volonté, à la réouverture d'un horizon politique crédible. Nous en discuterons avec le président ABBAS auquel je réaffirme ma disponibilité à contribuer à la reprise de ce processus et à mobiliser la communauté internationale en sa faveur afin de mettre en œuvre une solution qui puisse nous conduire à une paix juste et durable. Cher Mahmoud ABBAS, je tiens à rappeler que la France soutient et continuera de soutenir la population palestinienne à travers notre aide bilatérale, celle de l'Union européenne ou notre soutien à l'UNRWA. Cette aide contribuera également à aider à la construction d'un futur Etat palestinien viable et démocratique. 

J'évoquais la guerre en Ukraine, je voudrais conclure en rappelant l'insécurité alimentaire qu'elle provoque partout dans le monde, notamment dans les territoires palestiniens et je pense en particulier aux populations gazaouis. La France reste disposée — et nous allons l'évoquer ensemble — à vous aider aussi dans ce domaine. 

Voici — avant que nous puissions échanger ensemble, en tête à tête et avec notre délégation — ce que je voulais ici dire en souhaitant la bienvenue au président ABBAS. Vous dire Président, combien nous sommes sensibles à votre présence à Paris aujourd'hui et au caractère exceptionnel de ce déplacement. Nous savons que cette situation dure depuis des décennies et dans ces contextes, même les femmes et les hommes de bonne volonté peuvent considérer qu'il n'y aurait pas d'horizon politique. Je suis pour ma part convaincu du contraire et il faut saisir chacun de ces moments pour pouvoir retrouver cette flamme, cette capacité à avancer. Je pense que le moment que nous vivons — parce qu'il est encore plus difficile sans doute — impose qu’à quelques-uns, nous sachions nous nourrir de cette histoire, parfois de ses échecs, du courage de certains de nos prédécesseurs pour aller de l’avant. C’est aussi l'objectif de cette visite. 

Merci Président d’être là.

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