Fait partie du dossier : L'écologie, combat du siècle.

Le sommet révèle un nouvel élan dans notre action et nos ambitions dans la perspective de la Conférence sur le climat de Glasgow. 

Des plans concrets et de nouveaux engagements pris par plus de 75 pays, entreprises, secteurs et villes nous rapprochent des objectifs de l’Accord de Paris et mettent en évidence le travail qui reste à accomplir. 

New York, Londres, Paris, le 12 décembre

Les dirigeants internationaux agissant pour le climat ont accompli aujourd’hui une avancée majeure pour progresser vers un avenir résilient, à zéro émission nette, en présentant de nouveaux engagements ambitieux, des mesures à prendre d’urgence et des programmes concrets pour surmonter la crise climatique. 

Organisé conjointement par les Nations Unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec l’Italie et le Chili, à l’occasion du cinquième anniversaire de l’Accord de Paris, le Sommet des hautes ambitions climatiques qui s’est tenu aujourd’hui représente une étape majeure dans la perspective de la conférence décisive sur le climat que sera la COP26 de Glasgow en novembre prochain. 

Lors du Sommet, 75 dirigeants de tous les continents ont mis en avant de nouveaux engagements, ce qui constitue un message clair : l’Accord de Paris, qui est plus que jamais une boussole de l’action internationale, est efficace pour intensifier de manière significative notre action et nos ambitions climatiques. 

Le Sommet a prouvé de manière claire que les changements climatiques étaient une priorité de l’action internationale, en dépit des difficultés auxquelles nous sommes tous confrontés face à la pandémie de COVID-19, et il a montré que nous nous accordions sur le fait que les données scientifiques sont claires. La destruction du climat s’accélère et la communauté internationale a encore beaucoup à faire pour contenir la hausse de la température mondiale à 1,5°C. 

Le Sommet de ce jour a prouvé que l’action et les ambitions climatiques sont en progression. Les annonces faites durant le Sommet ou juste avant, ainsi que celles attendues au début de l’année prochaine, signifient que des pays représentant environ 65 % des émissions mondiales de CO2 et environ 70 % de l’économie mondiale se 
seront engagés d’ici au début de l’année prochaine à parvenir à zéro émission nette ou à la neutralité carbone. 

Ces engagements doivent désormais être appuyés par des actions et des programmes concrets, dès maintenant, pour atteindre les objectifs, et le Sommet d’aujourd’hui a permis de donner une nouvelle impulsion pour avancer dans ce sens. 

Ouvrir la voie vers Glasgow avec des plans climatiques nationaux renforcés (contributions déterminées au niveau national, CDN) :

  • Le nombre de pays ayant proposé des plans climatiques nationaux renforcés (contributions déterminées au niveau national) a augmenté de manière significative aujourd’hui, avec des engagements présentés par 71 pays (tous les États membres de l’UE sont compris dans la nouvelle contribution de l’Union). Outre cette nouvelle contribution de l’UE, 27 nouvelles CDN renforcées ont été annoncées lors du Sommet ou peu de temps avant.
  • Un nombre croissant de pays (15) sont passés de hausses graduelles à des hausses majeures. Des pays se sont engagés lors du Sommet à annoncer des contributions déterminées au niveau national plus importantes, notamment l’Argentine, la Barbade, le Canada, la Colombie, l’Islande et le Pérou.
  • Grâce à l’impulsion donnée par ce Sommet et aux CDN renforcées qui y ont été annoncées, plus de 50 contributions déterminées au niveau national devraient être présentées officiellement avant la fin 2020, renforçant ainsi la dynamique en cours et ouvrant la voie aux autres pays pour les mois à venir. 
  • Les annonces d’aujourd’hui, ainsi que les engagements pris récemment, nous projettent dans l’année 2021 et dans la perspective de la COP26 de Glasgow avec un élan beaucoup plus puissant. Ce sommet a mis en valeur des exemples inspirants de contributions déterminées au niveau national renforcées qui pourront encourager d’autres pays à suivre la même voie, en particulier les pays du G20. 

Une avancée supplémentaire vers un avenir résilient à zéro émission nette :

  • À la suite du Sommet qui s’est tenu aujourd’hui, 24 pays ont annoncé de nouveaux engagements, stratégies ou programmes pour parvenir à zéro émission nette ou à la neutralité carbone. Les engagements pris récemment par la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’UE et aujourd’hui par l’Argentine constituent un nouveau point de référence pour les autres pays du G20. Plusieurs pays ont indiqué lors du Sommet qu’ils allaient encore plus loin, en fixant des dates ambitieuses pour parvenir à zéro émission nette : la Finlande (2035), l’Autriche (2040) et la Suède (2045). 
  • Les pays vulnérables aux changements climatiques sont à l’avant-garde de l’action et de l’ambition. La Barbade et les Maldives ont fixé une cible très ambitieuse pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2030, avec un soutien adéquat. Les Fidji, le Malawi, Nauru et le Népal ont indiqué qu’ils avaient pour objectif 2050. 
  • Lors du Sommet, l’adaptation et la résilience sont passées au centre de l’attention. 20 pays ont indiqué des engagements nouveaux ou à venir pour protéger les populations et l’environnement des impacts climatiques. Des pays comme l’Éthiopie ont annoncé qu’ils adoptaient des approches touchant l’ensemble de leur économie afin de protéger les populations et l’environnement, le Suriname ayant pour sa part annoncé qu’il renforçait la mise en œuvre de son plan d’adaptation national. Des pays développés, y compris le Royaume-Uni, le Portugal et l’Espagne, ont annoncé qu’ils renforçaient leurs efforts d’adaptation. Une nouvelle campagne internationale majeure, la Course à la résilience, a également été lancée aujourd’hui, dans l'objectif de protéger d’ici à 2030 4 milliards de personnes vulnérables aux risques climatiques (plus de précisions ci-dessous). 

Accélération du passage d’économies grises à des économies vertes :

  • Au cours du Sommet, plusieurs pays ont défini des stratégies concrètes pour mettre en œuvre des objectifs à l’échelle de leur économie. Le Pakistan a annoncé qu’il ne construirait plus de centrale au charbon, Israël déclarant pour sa part qu’il rejoignait la liste croissante de pays renonçant au charbon. 15 pays ont expliqué de manière détaillée la façon dont ils allaient accélérer leur transition vers les énergies renouvelables d’ici à 2030, y compris la Barbade (qui vise zéro combustible fossile) le Vanuatu (100 % d’énergies renouvelables) et la Slovaquie (zéro carbone). Le Danemark a déclaré qu’il allait mettre fin aux prospections pétrolière et gazière. L’Inde a annoncé qu’elle avait pour nouvel objectif de disposer d'une capacité en énergies renouvelables de 450 GW d’ici à 2030. La Chine s’est engagée à augmenter la part de combustibles non fossiles dans sa consommation énergétique primaire pour atteindre environ 25 % d’ici à 2030. 
  • Dans cette même dynamique, le Royaume-Uni, la France et la Suède ont défini des programmes pour mettre un terme au soutien financier international aux combustibles fossiles, et le Canada a annoncé qu’il allait augmenter le prix du carbone à 170 dollars canadiens par tonne d’ici à 2030. 

Agir avec la nature et non contre elle :

  • Le Sommet a prouvé un attachement à protéger l’environnement et 12 dirigeants ont mis en lumière leurs programmes actuels visant à augmenter l’utilisation de solutions fondées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques. À l’approche de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité de 2021, le Sommet a mis en évidence la nécessité de disposer de solutions plus intégrées pour surmonter les crises du climat et de la biodiversité, et accélérer les progrès, conformément aux Objectifs de développement durable. 
  • 12 pays donateurs ont souligné leur engagement à soutenir les pays en développement, avec un investissement supplémentaire de la part de l’Allemagne de près de 500 millions d’euros et un financement supplémentaire de 1 milliard d’euros par an de la France par rapport à ses objectifs antérieurs. La Banque mondiale s’est engagée à faire en sorte que 35 % de son portefeuille ait des retombées positives pour le climat, et la Banque européenne d’investissement 50 % de son portefeuille ; la BEI s’est également engagée à ce que 100 % de ses activités soient conformes à l’Accord de Paris. 
  • Toutefois, le Sommet a également prouvé qu’il restait beaucoup à faire pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté. Après les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les flux de financement climatique cette année, 2021 sera une année charnière pour démontrer que les financements se poursuivent et pour atteindre voire dépasser l’objectif de 100 milliards de dollars. 

Passer de l’impulsion à un véritable mouvement des villes à l’échelle mondiale : des villes, des entreprises et des financiers renforcent leurs ambitions à grande échelle :

  • La campagne Course à la résilience (initiative internationale), lancée aujourd’hui, réunit des initiatives associant notamment des maires, des dirigeants locaux, des entreprises et des compagnies d’assurance, qui s’engagent à mettre en place d’ici à 2030 des mesures de résilience pour préserver la vie et les moyens de subsistance de quatre milliards de personnes issues de groupes et de communautés vulnérables aux risques climatiques. Exemples d’actions et d’initiatives : 
    • Zurich Insurance (Suisse) a annoncé que l’Alliance de Zurich pour la résilience aux inondations triplerait ses financements avant 2025 et élargirait leur portée de 11 à 21 pays. 
    • Le maire de Freetown (Sierra Leone) s’est engagé à planter un million d’arbres entre 2020 et 2021.
  • L’initiative Net Zero Asset Managers (initiative internationale), qui représente 9 000 milliards de dollars d’actifs a vu chacun de ses 30 membres fondateurs s’engager à parvenir à zéro émission nette d’ici à 2050. Il s’agit notamment de fixer des cibles pour chaque portefeuille d’actifs, ainsi que d’encourager les entreprises du portefeuille de chaque membre à définir des objectifs de décarbonation conformes à l’ambition de contenir la hausse de la température mondiale à 1,5°C. 
  • C40 Cities (initiative internationale) a renforcé son engagement et les mesures prises par des villes pour mettre en œuvre l’Accord de Paris, en annonçant le lancement de la campagne « Cities Race to Zero », rejointe par 70 villes au cours du premier mois. 
  • Godrej & Boyce (Inde), entreprise industrielle, a annoncé sa contribution à d’importantes initiatives mondiales, notamment à l’initiative Business Ambition for 1.5 C, qui définit des objectifs fondés sur les données scientifiques et fait progresser l’efficacité énergétique, grâce à l’initiative EP100 pour les entreprises intelligentes sur le plan énergétique, conformément à son ambition globale de parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050. 
  • International Airlines Group (Espagne/Royaume-Uni) est la première entreprise mondiale de transport aérien à s’engager à atteindre zéro émission nette d’ici à 2050. L’alliance Oneworld, qui comprend 13 compagnies aériennes représentant 20 % du trafic aérien mondial, investira 400 millions de dollars dans les combustibles durables pour l’aviation au cours des 20 prochaines années, pour parvenir à zéro émission nette d’ici à 2050. 
  • Dalmia Cement (Inde). 40 des plus grands producteurs mondiaux de ciment membres de l’Association internationale du béton et du ciment, ont adopté un engagement du secteur à produire du béton neutre en carbone d’ici à 2050. L’entreprise indienne de production de ciment est allée encore plus loin et a élaboré une feuille de route pour atteindre une empreinte carbone négative d’ici à 2040 ; elle agit au niveau international pour parvenir à 100 % d’énergies renouvelables.
  • Movida-Rent-a-Car (Brésil) a présenté des mesures pour soutenir son engagement de parvenir à zéro émission net d’ici à 2030 et atteindre une empreinte carbone positive d’ici à 2040. Movida-Rent-a-Car réduit ses émissions dans l’ensemble de ses activités, et compense son empreinte carbone et celle de ses clients en plantant des arbres ; l’entreprise s’adapte également aux effets des changements climatiques et réalise des analyses des risques en utilisant la méthodologie du Groupe de travail sur la transparence des moyens de financement de l’action climatique. 
  • Apple (États-Unis) s’est engagé à parvenir à la neutralité carbone de sa chaîne logistique et de ses produits d’ici à 2030 et a annoncé de nouvelles avancées, 95 % de ses fournisseurs s’étant engagés à passer à 100 % d’énergies renouvelables. 
  • Artistic Milliners (Pakistan), entreprise du secteur textile, a annoncé qu’elle rejoignait la Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique et a présenté ses actions dans l’économie circulaire visant à réduire son empreinte carbone et à proposer à des milliers de foyers une énergie à émissions nulles. 

António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré : 

« Le Sommet a envoyé un signal puissant : des pays et des entreprises plus nombreux sont prêts à entreprendre une action climatique ambitieuse, dont dépendent notre sécurité et notre prospérité futures. 

Nous avons réalisé aujourd’hui un grand pas en avant, mais ce n’est pas encore suffisant. Nous ne devons pas oublier que nous nous dirigeons toujours vers une hausse de la température de 3 degrés au moins à la fin du siècle, ce qui serait une catastrophe. 

La reprise après la pandémie de COVID-19 représente une opportunité de placer nos économies et nos sociétés sur une trajectoire verte, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Si nous regardons vers l’avenir, le principal objectif des Nations Unies pour 2021 sera de bâtir une véritable coalition mondiale pour la neutralité carbone. » 

Boris Johnson, Premier ministre britannique, a déclaré : 

« Aujourd’hui, nous avons vu ce qui pouvait être réalisé quand les pays se rassemblent, font preuve d’une réelle initiative et témoignent de véritables ambitions dans la lutte pour sauver notre planète. 

Le Royaume-Uni a montré l’exemple, avec son engagement de réduire ses émissions d’au moins 68 % d’ici à 2030 et de cesser son soutien au secteur des combustibles fossiles à l’étranger dans les meilleurs délais ; il est formidable de voir ces nouveaux engagements pris sur toute la planète, qui nous conduiront au succès, à l’approche de la COP26 de Glasgow. 

Il ne fait aucun doute que nous approchons de la fin de cette année sombre et difficile, et l’innovation scientifique s’est avérée être notre salut, alors que le vaccin commence à être déployé. Nous devons avoir recours à cette même ingéniosité et au même esprit d’effort collectif pour lutter contre la crise climatique, créer les emplois du futur et permettre une reconstruction plus solide.

Emmanuel Macron, président de la République française, a déclaré : 

« Nous avons montré aujourd’hui que l’action climatique restait une priorité de l’ordre du jour international, en dépit de la pandémie mondiale et de l’une des plus graves crises économiques de notre époque. Cette crise nous donne l’opportunité d’accélérer notre transition écologique, et je salue les annonces qui ont été faites aujourd’hui par plus de 70 chefs d’État et de gouvernement. Ce Sommet a confirmé que l’Accord de Paris, conclu sous la présidence française il y a cinq ans, demeurait plus que jamais une boussole pour l’action climatique internationale. 

L’UE joue un rôle moteur dans cette lutte mondiale, avec notre nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % au moins d’ici à 2030, ce qui représente une étape fondamentale dans notre avancée vers la neutralité carbone. L’UE et la France continueront de promouvoir des niveaux ambitieux de financement de l’action climatique. Nous travaillerons avec les Nations Unies, la présidence britannique de la COP et toutes les parties à l’Accord de Paris pour continuer d’élever le niveau d’ambition et y parvenir grâce à des actions concrètes au cours de l’année à venir. » 

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