5 juillet 2017 - Seul le prononcé fait foi

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Transcription de la déclaration conjointe du Président de la République et du Président de l'Autorité Palestinienne

SEUL LE PRONONCE FAIT FOI.

Mesdames et Messieurs,

Je voulais avant tout remercier le Président palestinien, Mahmoud ABBAS, pour sa visite. Nous nous étions vus il y a quelques mois dans un autre contexte, en tout cas pour ma part, et je tenais à ce que nous puissions nous retrouver rapidement, ce qui a pu se faire aujourd’hui, à la fois pour évoquer la question israélo-palestinienne et ses derniers développements mais aussi nos relations bilatérales.

J’ai rappelé au Président ABBAS que je m’inscrivais, pour ce qui est de la question israélo-palestinienne, dans une forme de tradition française qui, je le crois vraiment, est un juste chemin, celui de la recherche de paix et stabilité dans la région qui requiert justement une résolution du conflit et la reconnaissance pleine et entière des deux Etats.

Cette paix pour la France, elle doit passer par la réalisation des droits légitimes des Palestiniens à disposer justement d’un Etat viable et indépendant, conformément à la légalité internationale, et elle passe aussi par la sécurité d’Israël à laquelle la France est indéfectiblement attachée.

C’est par ce jeu d’équilibre indispensable et cette construction mutuelle qu’une solution sera trouvée dans la durée au conflit. J’ai fait part au président palestinien de ma préoccupation face à la dégradation de la situation en Cisjordanie, Jérusalem-Est comme Gaza, où la situation humanitaire se dégrade et mon souhait est que la France d’ailleurs puisse jouer un rôle pour y aider. Nous en avons parlé et je m’engagerai à ce titre à faciliter les discussions.

La solution des deux Etats à laquelle il n’existe aucune alternative viable est aujourd’hui mise en péril sur le terrain, bien sûr, mais peut-être encore davantage dans les esprits et les causes de cette érosion sont malheureusement connues. La France a toujours condamné et condamne la poursuite de la colonisation qui est illégale au regard du droit international. Elle a atteint depuis le début de l’année un niveau sans précédent et ces décisions envoient un signal très négatif qui ne peut que nuire à la confiance nécessaire. Et l’absence d’horizon politique nourrit le désespoir et l’extrémisme.

Donc, je pense à ce titre qu’il est absolument indispensable que nous puissions poursuivre les différentes initiatives qui ont été lancées ces derniers mois : une initiative de paix que vous avez conduite avec plusieurs autres, une initiative que mon prédécesseur avait lancée ici en janvier dernier et qui avait permis à nouveau de remettre ce sujet au centre des préoccupations mondiale, l’initiative également prise par le président des Etats-Unis d’Amérique il y a quelques semaines lorsqu’il vous a rendu visite et a pu échanger avec vous-même et monsieur NETANYAHU.

Je considère que toutes les formes de négociation, de dialogue, d’apaisement entre les parties sont aujourd’hui indispensables et la France y prendra donc sa part. Mon souhait, c’est que dans les mois prochains, avec beaucoup d’humilité, nous puissions avancer dans cette direction. Je sais votre engagement constant en faveur de la non-violence et je sais aussi l’urgence d’éviter tout acte unilatéral qui attiserait encore davantage les tensions sur le terrain.

Je veux donc ici rappeler à quel point la France est convaincue de la nécessité de relancer une dynamique forte, crédible et, comme je viens de le dire, nous y jouerons notre rôle.

Cette paix, elle devra permettra aux deux Etats, Israël et Palestine, de vivre côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières sûres et reconnues et je pense qu’à cet égard, les efforts seront à faire de part et d’autres et nous le savons bien.

Enfin, au-delà de la question israélo-palestinienne, nous avons évoqué nos relations bilatérales. Elles ont atteint un niveau inédit ces dernières années. Je m’en félicite et je souhaite que nous puissions ensemble les poursuivre. Il y a la cité industrielle à Bethléem et l’engagement français en la matière. Je me souviens, il y a quelques années, dans d’autres fonction, m’y être rendu, je me souviens à la fois de l’accueil et de l’engagement fort qui est le nôtre. Il y a l’ensemble des développements bilatéraux que nous continuerons à conduire et le projet de lycée français à Ramallah dont l’accord vient juste d’être signé est, je crois, une preuve vivante de ce lien.

Enfin nous avons confirmé l’un et l’autre notre souhait de pouvoir voir se tenir au début de l’année 2018 un nouveau séminaire intergouvernemental franco-palestinien qui permettra de faire un point sur l’avancée de tous ces sujets et de programmer également de nouveaux projets conjoints pour les années à venir. Merci à nouveau cher Président pour votre visite à Paris en attendant d’autres rencontres.

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