14 septembre 1993 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, lors de la cérémonie d'accueil dans le parc du Palais présidentiel à Séoul le 14 septembre 1993.

Merci, monsieur le Président, pour vos paroles de bienvenue et pour la qualité de votre accueil. C'est un honneur pour moi que d'être le premier Président de la République française à venir en visite d'état sur cette terre de Corée où pour survivre la liberté a dû combattre. Tout à l'heure, au cimetière national, j'ai pu rendre hommage à ceux qui, dans cette lutte, ont trouvé la mort. Il y avait parmi eux de nombreux soldats français. L'avènement puis le renforcement de la démocratie en Corée donnent un sens à leur sacrifice.
- Pendant un demi siècle, les relations internationales ont été marquées par un affrontement idéologique et militaire qui a conduit à la division de votre pays. Je crois que cette situation est dépassée, que le monde est à la recherche d'un nouvel équilibre. Dans cette période nouvelle, la République de Corée constitue un pôle de stabilité. Sur la scène internationale, elle assume sa part de responsabilité et sa voix est de plus en plus écoutée. J'attache une importance particulière aux entretiens que nous allons avoir dans quelques instants sur tous les grands problèmes du monde, et notamment sur celui vital de la prolifération des armes nucléaires et de destructions massives.
- La Corée est aussi un modèle de développement £ à ce titre, elle a un rôle spécifique à jouer dans le combat que nous devons mener contre le sous-développement, c'est de ce combat que dépendent les chances d'établir une paix durable. Monsieur le Président, la France souhaite établir avec la Corée des relations privilégiées mutuellement bénéfiques. Je crois que ce voeu rejoint le vôtre et les circonstances semblent s'y prêter.
- La France et la Corée prennent une part active à la vie et à la construction de l'avenir des ensembles régionaux dans lesquels elles se situent, l'Asie pour vous, l'Europe pour nous, qui construit son unité économique et politique. Etablissons un trait d'union entre les deux extrémités de la vaste plaque eurasienne, ce vieux monde, berceau des plus grandes civilisations.\