Liliane Marchais, figure du Parti Communiste Français et veuve de l’ancien secrétaire général du même parti, Georges Marchais, a été emportée par le coronavirus. Son nom ne doit pas nous tromper : elle était une femme politique bien avant, puis tout autant, que la femme d’un homme politique.

Née en 1935, la jeune Liliane Grelot devient ouvrière câbleuse. Elle a 17 ans lorsqu’elle adhère au Parti communiste, 18 quand elle rejoint la CGT. Vive et déterminée, elle y évolue rapidement : devenue membre de la direction exécutive de la fédération CGT des Métaux entre 1960 et 1964, elle dirigea ensuite la fédération PCF de Seine-Sud puis du Val-de-Marne de 1961 à 1976.

C’est seulement à la fin des années 1960 qu’après de premières noces, elle devient la compagne puis l'épouse de Georges Marchais, l’emblématique patron du PCF de 1972 à 1994 et candidat à l’élection présidentielle de 1981, décédé en 1997.

En janvier 1980, les Français avaient découvert Liliane Marchais lorsque son mari, qui revenait sur le refus du Président Mitterrand de s’engager sur une défense nationale indépendante, fit cette confidence à la télévision : « j'ai alors dit à ma femme : “François Mitterrand a décidé d'abandonner le programme commun de la gauche. Fais les valises, on rentre à Paris”. »

En amusant certains et en révoltant d’autres, ces mots avaient attiré à Liliane Marchais la sympathie des Français. Mais ils leur donnèrent sans doute une image erronée de la femme qu’elle était. Loin d’être une épouse aux ordres – elle avait d’ailleurs dit à son mari qu’il les ferait lui-même désormais, ses valises – Liliane Marchais avait ses propres opinions sur tout : militante de toujours, elle s’était engagée en politique bien avant de rencontrer Georges Marchais donc, et elle s’était notamment battue pour la place des femmes dans la société en général et pour leur place en politique tout particulièrement. Ayant elle-même assumé des fonctions importantes au sein du parti auquel elle est restée fidèle toute sa vie, elle y avait aussi favorisé l’accès de nombreuses camarades à des postes de responsabilités.

Le Président de la République salue le parcours de cette femme politique et adresse à sa famille, ses proches et ses camarades ses sincères condoléances. 

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