19 décembre 2017 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration conjointe du Président de la République Emmanuel Macron avec le Roi de Jordanie Abdallah II

SEUL LE PRONONCE FAIT FOI.

Mesdames et Messieurs,

Sa Majesté le Roi de Jordanie, après une première visite en juin dernier, nous a fait l’honneur de revenir à Paris et je veux très sincèrement l’en remercier et lui dire combien je suis heureux de l’accueillir à nouveau ici et combien je suis heureux de la discussion que nous venons d’avoir ensemble.

Nous avons évidemment évoqué les sujets bilatéraux compte tenu des priorités que nous avions fixées ensemble en juin dernier. Je me rendrai, je l’ai dit, au printemps ou à l’été 2018 en Jordanie et nous comptons donc avancer sur plusieurs sujets bilatéraux qui unissent nos deux pays, en particulier ceux sur lesquels nous souhaitons avoir des progrès rapides.

Sur le plan militaire d’abord, notre collaboration est ancienne et nous avons l’un et l’autre la volonté de la maintenir, de l’approfondir avec des projets très concrets.

Sur le plan économique ensuite, la France souhaite apporter un soutien déterminant pour accompagner la Jordanie sur la voie du développement, de la prospérité économique et je souhaite notamment que les entreprises françaises puissent continuer à investir en Jordanie, particulièrement dans les secteurs de l’eau et de l’énergie.

Nous avons une véritable détermination donc sur tous ces sujets à continuer à investir ensemble ; les sujets culturels et linguistiques faisant aussi partie des priorités qui sont les nôtres.

Nous avons également parlé des sujets d’intérêt commun dans la région puisque cette visite amicale et de travail intervient après un échange téléphonique que nous avons eu ensemble il y a quelques jours à l’issue de l’annonce américaine relative à Jérusalem. Cette visite intervient dans un contexte extrêmement critique pour toute la région.

Nous avons donc beaucoup parlé des sujets régionaux : le premier, la situation d’Israël et de la Palestine et le second, de la Syrie.

La question du statut de Jérusalem, d’abord, est essentielle pour nos deux pays. Il était donc normal que nous nous coordonnions et coopérions étroitement sur ce sujet. La Jordanie est gardienne des lieux saints de la ville de Jérusalem et est un partenaire incontournable pour nous sur cette question. Et vous vous êtes illustré constamment par votre engagement en faveur de l’apaisement. Je veux ici vous redire d’ailleurs toute mon admiration puisque vous avez fait un choix courageux, celui de la paix.

Cet entretien nous a permis, je crois, de faire deux constats. Le premier, c’est que nous partageons un même attachement au maintien du statu quo sur les lieux saints de Jérusalem. Le second, c’est que nous partageons une même conviction selon laquelle le statut de Jérusalem ne peut être séparé du règlement global du conflit israélo-palestinien. Et ce règlement doit permettre d’instaurer une paix juste et durable, essentielle à la stabilité. Et cette paix ne peut exister que par la négociation entre les deux parties que nous pouvons faciliter, que nous pouvons aider à advenir, mais à laquelle nous ne pouvons nous substituer.

Dans ce contexte-là, il est indispensable de mettre en place un processus politique et nous aurons ensemble le rôle que nous devons jouer. Je considère pour ma part que la Jordanie est un partenaire stratégique sur ce sujet. Nous sommes donc convenus, avec le roi Abdallah, de poursuivre nos efforts pour travailler sur une proposition politique crédible et permettre une reprise du processus de paix.

Outre Jérusalem et les conséquences des annonces américaines, nous avons abordé d’autres sujets d’intérêt commun et en particulier la lutte contre Daesh et la crise en Syrie. À ce titre, nous sommes l’un et l’autre convaincus qu’évidemment, Daesh et tous les mouvements terroristes sont dans la région notre principal ennemi. Daesh est en passe d’être anéanti sur le plan territorial mais la menace demeure pleine et entière et je l’ai dit à plusieurs reprises, il y aura une lutte qui, à la fois dans la région, sur notre continent, se poursuivra dans les prochains mois.

Je veux ici dire combien la Jordanie est un membre important de la coalition internationale contre Daesh. Elle accueille notre base H5 et elle a constamment été un partenaire extrêmement structurant du dispositif militaire que nous déployons à travers l’opération Chammal. Elle est tout naturellement un partenaire de premier plan pour la France et je veux ici redire notre engagement plein et entier.

Je veux aussi ici saluer le rôle que la Jordanie a su prendre sur la scène internationale dans ce domaine à travers l’organisation régulière de sessions du Forum d’Aqaba qui sont devenues des rendez-vous incontournables. Vous avez organisé au début décembre dernier une session sur le terrorisme en Afrique de l’Ouest qui est, comme vous le savez, une de nos priorités absolues. Le ministre français était présent à ce forum et je crois pouvoir dire que, là aussi, sur ces sujets, nous avons l’un et l’autre une vraie communauté de vue, une vraie volonté de travailler ensemble.

Ce qui nous préoccupe également, c’est la situation en Syrie et le rôle que nous devons jouer dans la construction d’une paix durable en Syrie. Je crois que l’un et l’autre partageons la volonté de construire une solution politique inclusive en Syrie qui puisse donner la possibilité à toutes les parties d’être pleinement représentées et de construire non seulement l’intégrité du territoire syrien, mais une solution politique durable.

Sur le sujet syrien et de la lutte contre le terrorisme, nous sommes là aussi convenus de nous coordonner étroitement pour, dans les prochaines semaines et les prochains mois, pouvoir porter une vision commune et aboutir à des résultats diplomatiques communs concrets.

Le 1er trimestre de l’année 2018 sera pour la région extrêmement structurant, qu’il s’agisse de la question d’Israël/Palestine comme de la question de la Syrie. Dans ce contexte-là, la France entend jouer son rôle plein et entier et le partenariat avec la Jordanie est un partenariat éminemment structurant dans ce contexte.

Je vous remercie. Majesté, vous êtes encore une fois le bienvenu à Paris.

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