19 avril 2018 - Seul le prononcé fait foi

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Transcription de la déclaration conjointe du Président de la République avec Angela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.

Berlin Forum Humboldt – Jeudi 19 avril 2018

Merci beaucoup, Madame la chancelière, chère Angela MERKEL, pour cette invitation, et je suis très heureux d’avoir eu l’opportunité aujourd’hui de commencer nos échanges par cette visite passionnante du Humboldt Forum, et à la fois les explications, la vue et le début d’une perception commune de ce très beau projet.

Je crois que commencer cette journée de travail par cet échange dans ce lieu hautement symbolique et ce projet allemand, et universel, dit beaucoup de l’ambition qui nous anime. Celle aussi de construire notre Europe sur ce qui nous unit, c'est-à-dire une certaine vision de l’universalisme, puisque c’est ce qui anime l’objectif muséographique de ce lieu, de penser que l’universalisme, par la culture, est un moyen aussi de cimenter nos pays, je suis comme vous très attaché à cela, et je pense que c’était une formidable idée de pouvoir ensemble partager ce moment au Humboldt Forum. J’ai moi-même fait des propositions pour que nous puissions travailler ensemble sur tout le sujet justement de la circulation, et parfois de la restitution des oeuvres d’art, que nous ayons une approche, une réflexion européenne sur ces sujets importants, mais que nous ouvrions aussi l’accès à ces civilisations non-européennes à nos citoyens européens, et c’est le choix que vous avez fait dans ce lieu et que je veux ici saluer.

La culture est évidemment un combat européen que nous menons et mènerons en commun, qui est extrêmement important là aussi pour nos sociétés et nos peuples, je pense à tout le travail qui est en ce moment le nôtre pour les droits d’auteur, et dans un monde qui est en train d’être profondément bouleversé, ce que nos artistes et nos créateurs attendent de nous.

Parce que, en effet, vous l’avez parfaitement dit, Madame la chancelière, nous vivons à un moment de l’aventure européenne sans doute unique. Unique parce que notre souveraineté commune est aujourd’hui testée par l’ordre du monde, elle est testée par les questions de sécurité, les enjeux commerciaux, les grands bouleversements technologiques et climatiques, et elle est testée en son sein par la montée des extrêmes, le doute qui s’est installé, et des visions profondément nationalistes qui viennent parfois la concurrencer.

Et donc, pour toutes ces raisons, le moment où nous nous trouvons est absolument décisif pour l’avenir de notre Europe. Nous avons eu par le passé des prédécesseurs qui ont justement eu la force de résister à ce vent mauvais, ou parfois de le contrer, et je crois que c’est ce qui est aujourd’hui attendu de nous, sur beaucoup de sujets, ce à quoi nous nous attelons l’un et l’autre.

Madame la chancelière a rappelé à l’instant l’importance du rendez-vous du mois de juin, où notre objectif commun est de livrer justement une vision partagée sur les grands sujets, c'est ce que nous allons discuter dans quelques instants, et ce sur quoi nous allons travailler dans les semaines à venir. Il nous faut, sur l'Union économique et monétaire, l'Union bancaire, sur le sujet des migrations, sur notre sécurité commune, sur notre politique étrangère et de défense, sur le numérique, l'énergie, l'innovation, apporter des réponses communes, soit à des défis d'hier et d'aujourd'hui, auxquels nous avons à faire face, soit aux défis de demain, indispensables pour préparer notre avenir.

C'est ce que nous nous sommes engagés à faire, et donc ce que nous ferons pour le Conseil européen de juin, avec, nous le savons, beaucoup de travaux, mais, je crois de travaux politiques au sens plein du terme à conduire ensemble, c'est-à-dire de partager une vision de l'Europe et de la relation bilatérale que nous souhaitons.

Nous avons, sur ce chemin, évidemment la discussion d'aujourd'hui, un jalon qui est en effet le Conseil des ministres franco-allemand qui sera organisé en Allemagne le 19 juin prochain, et nous avons aussi la préparation en parallèle de ce que nous souhaitons renforcer sur le plan bilatéral avec ce nouveau traité de l'Élysée et ces nouveaux projets bilatéraux qui, je pense, pourront servir aussi de base, d'ancre, à cette ambition européenne commune que nous portons.

Vous l'avez compris, mesdames et messieurs, le travail ne manque pas, la volonté d'avancer non plus, et je crois que le meilleur hommage que nous puissions rendre aux Humboldt est de penser que les tâches, même qui paraissent titanesques, parce qu'elles sont titanesques, mais qui valent la peine dans certains moments de l'Histoire, peuvent être entreprises et réussies. Je vous remercie et merci beaucoup Madame la chancelière, chère Angela, pour cette invitation

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